lundi 4 juin 2018

Exposition Sculpter (faire à l'atelier) à Rennes


 Sculpter (faire à l'atelier) au Frac Bretagne, à la Criée, au Musée des Beaux-arts de Rennes. 

14 mars-27 mai 2018


L’exposition Sculpter (faire à l’atelier) se déploie dans trois musées : Fonds régional d’art contemporain Bretagne (Frac) à Beaulieu, le Centre d’art contemporain la Criée aux halles et le musée des Beaux-Arts. Au total, soixante-trois artistes vivant en France, âgés de 28 à 77 ans, permettent de tracer un paysage de la sculpture contemporaine. Selon le site du Centre National de Ressources textuelles et lexicales (CNRTL), la sculpture est l’«action de tailler une matière dure, de façonner une matière selon des techniques appropriées, d’assembler divers matériaux, afin de dégager, dans un but utilitaire ou esthétique, un objet, une figure, un ornement ; ensemble des techniques utilisées à cet effet. ». Il est bien loin le temps des sculptures grecques de Phidias et de Praxitèle. Que représente la sculpture dans l’art d’aujourd’hui ? L’exposition Sculpter (faire à l’atelier) a pour ambition d’inviter des artistes et critiques à aborder quelques-unes des questions qui traversent ce champ de la création contemporaine : l’atelier est-il toujours le lieu indispensable de fabrique de la sculpture et quelles en sont les formes actuelles ? Quels gestes et (im)matériaux pour la sculpture contemporaine ? L’atelier est le lieu du faire et du savoir-faire mais aussi de la pensée et de la recherche. L’exposition explore la sculpture en se concentrant sur l’acte créatif et la fabrication qui se déroulent au sein de l’atelier d’artiste, dans toute leur pluralité. On découvre ainsi plusieurs modes de « faire ».
Parmi les artistes invités certains maîtrisent seuls la réalisation de leur œuvre, en s’appuyant parfois exclusivement sur la maîtrise d’une technique traditionnelle ou artisanale, « L’idée était de sélectionner des artistes dont la fabrication est au cœur de leur démarche, que ce soit une partie ou tout leur travail » explique Anne Dary, directrice du Musée des beaux-arts. Mais cela n’exclut pas ceux qui préfèrent s’entourer d’experts issus parfois du hors-champ de l’art pour réaliser leurs œuvres. Une place importante est accordée à la matière qu’elle soit assemblée, déformée, composée ou recyclée. Sculpter (faire à l’atelier) se veut une exposition sans barrière ni de génération ni de matériaux ni de techniques, non plus que de « style ». Pour ce qui est de la scénographie, l’exposition est conçue sans séparation à l’intérieur des salles ; elle privilégie donc la circulation d’œuvre en œuvre par sensibilité plutôt que par thématiques ou générations.

Pauline Tomaszewski




Samir Mougas. Techno. Courtesy de l'artiste.





Aurélie Ferruel et Florentine Guédon. Si, si la famille 2017.
Copyright. François Baglin. Copyright. Marine Combes

Archipel. Angela Detanico & Rafael Lain



Musée de l'Abbaye Sainte-Croix - Les Sables d'Olonne - 28 janvier-20 mai 2018


Angela Detanico et Rafael Lain bâtissent nos îlots, nous révélant la puissance évocatrice de l'horizon, ce qui nous rapproche des astres et ce sur quoi le monde repose ; le temps, la rotation. Lors de l'exposition Archipel, le couple nous invite à prendre conscience de l'influence des mouvements astrologiques à travers une mise en espace d'un langage animé et sonore ; avec NEW FIRST FULL LAST, 28 MOONS et LUNA MARIA, les artistes nous renvoient à la face visible, à l'ombre comme à la lumière, ils nous plongent dans l'obscurité, à observer des surfaces s'éclairer puis s'étendre, comme de l'eau. Les mers lunaires évoquent nos marées terrestres ; l'attraction de la lune et du soleil s'exerce sur nos océans, ces masses oscillent, de haut en bas, avec SEA OF LIGHT. L'eau nous compose, compose la terre à 70%, et nos terres se dispersent, en roches plus ou moins étendues ; notre vision se limite à l'horizon, à Flatland. Chaque terre appartient à un temps, à l'instar de l'alphabet cartographique ; DÉRIVE extrait des territoires et les assemble.  Attribuer des lettres, des mots, des phrases, pour tenter de se familiariser avec le monde. L'un des enjeux du langage. Angela Detanico et Rafael convoquent des figures de l'histoire, celles qui ont provoqué des bouleversements, la révolution. D'un état à un autre, ils mettent des images sur des idées abstraites. L'œuvre 365 SOLES comme RÉVOLUTION, représente la théorie de l'héliocentrisme de Copernic. Auparavant, la terre était plate puis elle est devenue ronde : intégrée dans le système terrestre, nous ne ressentons ni sa courbe ni ses mouvements. Mais on peut penser qu'elle ressemble au soleil, à la Lune, aux autres planètes qui échappent au monde du sensible. Alors, prendre nos pas pour des années-lumières c'est situer sa propre place dans l'espace ; quelque part, on peut nous rappeler que nous appartenons à un système qui nous dépasse. Ainsi, depuis nos archipels, nous tentons constamment d'améliorer notre compréhension, de répondre au doute, de s'attribuer une place.


Marilou Robert