Visite
de l'exposition Modern
Ghosts au lieu
unique, Nantes.
Elle
représente l’œuvre et l'univers d'un collectif de trois artistes
belges : Jérôme Meynen, François Dieltiens et Antoine Detaille.
Trois personnalités et styles différents qui s'animent en un seul
imaginaire désenchanté.
A
peine rentré dans la pièce, je suis déjà happé par le premier
dessin encadré grand sur le mur. Premier coup d’œil timide devant
autant de fins détails, de déplacements tortueux en tous sens et
insensés. Une attraction s'anime autour de cette danse figée mêlant
en situation de tout genre des personnages propres à leurs univers,
mais salis dans l'action qui en ressort pourtant bien poétique.
J'ai tout de suite été captivé et digérai chaque action
tourmentée en un unique équilibre mystique.
Le
temps de faire le tour et il y a déjà une affection et une
fascination pour ce monde si bordelliquement
bien foutu. Les autres œuvres sont autant de puits d'imagination, un
parc fantastique vivant sous le jeu perpétuel et magique d'une
peuplade inconnue, qui s’entre déchire et s’entrecroise en une
harmonie ni niaise ni morne. Ponctuation de couleurs automnales et de
feuilles chutant parmi des animaux qui chuchotent en forêt,
redondance du bois et de l'arbre, pouvant se construire en
maisonnette abandonnée emportée par une tempête animale. Des têtes
de morts se subliment en un si riche espace en pause.
Ces
êtres hybrides d'aspect joyeux et sympathique révèle en fait une
vision caustique de la nature humaine et de la société. J'adore.
Un
tour de salle de seulement quatre murs, et pourtant une grande
immersion dans cette autre réalité. Plusieurs sculptures occupent
l'espace intérieur afin d'unir le tout grâce à une cible, un défi
d'équilibre et un portail sur petit soulier.
Je
ressens comme une sorte de résonnance entre ces œuvres qui se
mêlent aussi bien que les trois mains qui les font naître. J'aime
leurs univers qui me font penser à Bruegel et Escher des références
pour moi.
Simon
Bureau