Tout ce qui se passe sous le soleil
Le lieu unique, Nantes
Jusqu’au 17 mai 2015
En ce moment au lieu unique,
et ce jusqu’au 17 mai 2015, se déroule l’exposition « Tout ce qui se passe sous le soleil » – elle présente pour la
première fois en France une trentaine d’œuvres du Fonds d’art contemporain de
la Ville de Genève (FMAC) ainsi que du Fonds André Iten. Elle donne à voir
presque autant d’artistes que d’œuvres, tous médiums confondus (peinture,
dessin, photo, sculpture, installation, vidéo…). L’originalité de cette
exposition découle notamment de la façon dont les œuvres ont été sélectionnées
– Ici pas de thématique figée sur telle pratique ou tel mouvement, mais un
parcours sensiblement initiatique orchestré de manière tout à fait intuitive
par Patricia Buck, responsable des expositions au LU, Carole Rigaut,
commissaire d’expo et Julien Amouroux.
Le spectateur est ainsi invité à voyager à travers une série de «
paysages », déterminés par de simples mises en relation des œuvres : paysage
sonore, domestique, intérieur, en guerre, en ruine, métaphysique. Permettant à
chacun de rapiécer une à une ces œuvres multiples dont la confrontation
pourrait sembler décousue.
Trêve de bavardage. Une
œuvre a singulièrement retenu mon attention. La « fresque sonore » (ou
Trames, 2011) d'Alexandre Joly, une œuvre synesthésique qui chatouille nos
oreilles et ravit nos yeux. En effet, nous sommes face à un mur habillé d'une
infinité de haut-parleurs piézos reliés à des corde de piano et de très fins
fils de cuivre grâce à des aimants. Cette fragile composition forme un motif
régulier, rappelant les alvéoles d'une ruche, la composition d'une cellule, du
microscopique au macroscopique. Plus on s'en rapproche, plus le son est
palpable, ni bruit, ni mélodie, mais un bourdonnement sourd, une présence qui
vous suit. Notre corps entier semble résonner face à cette onde vibratoire
ininterrompue, comme plongé dans un état contemplatif où affleurent des
sensations, des impressions, des souvenirs diffus. À chacun donc de projeter
sur cette trame ses propres images et sa propre mélodie, comme l'explique
l'artiste dans le cadre du festival suisse Antigel : «Ces petits disques ont la
propriété de réfléchir la lumière, créant ainsi des petits scintillements
lorsque nous nous déplaçons dans l’espace et suivant dans quel angle notre
regard reçoit ces reflets de lumière. C'est pour moi une œuvre poétique, chacun
est libre d’interpréter ces constellations à son bon vouloir. »
Léa Raffini
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