La première
exposition de cette ampleur dédiée à Ali Kazma,
''Souterrain'', organisée et présentée du 17/10/2017 au 21/01/2018 au musée du Jeu De Paume, Paris, rassemble plus de vingt œuvres de Ali
Kazma datant de 2006 à aujourd'hui et nous montre la conception et l'expression
spéciales de l'artiste sur le monde des images aujourd'hui.
Né
à Istanbul en 1971, Ali Kazma a recours aux médias photographiques, filmiques, et
notamment à la vidéo, pour documenter des situations, des lieux et des
structures où entre en jeu l'aptitude de l'homme à transformer le monde, dans
les domaines économique, industriel, scientifique, médical, et artistique.
L'artiste opère toujours seul lors du tournage et du montage de ses travaux. Il
s'intéresse beaucoup au corps humain, à l'architecture, l'espace de vie, la rencontre de la société industrielle avec les êtres humains, la mort, à
travers lesquels s'établit notre relation au monde, une relation pour chacun de
nous, authentique et singulière. Une authenticité, un style de documentaire et
un silence interne à la progression de la vidéo sont des caractères
remarquables dans ses travaux, il n'interfère jamais avec les sujets qu'il
filme, ayant donné une puissance par la force de l'impact visuel des scènes
filmées et une progression du temps réel.
L'exposition
a emprunté son titre à une vidéo réalisée dans une usine de pipelines, qui fait
référence à l'activité souterraine, et se rapporte également à l'approche
artistique de Kazma. Il évoque en effet les relations entre les aspects visibles et invisibles de la réalité, et montre le positionnement de l'artiste vis-à-vis
du monde réel.
Les
vidéos sont regroupées et installées par groupes dans différentes salles, Calligraphy
(2013), Master (2006), Tattoo (2012), mettent tous une valeur sur
la production manuelle et artisanale, qui sont pourtant négligées par la société
de consommation. La vidéo Clerk (2011) a saisi une intensité rythmique
des gestes d'un employé administratif tamponnant des documents officiels. Safe
(2015), North (2017), nous amènent à réfléchir aux questions autour de la politque, l'humanité, l'occupation et l'abandon des sources. Et à l'occasion de l'exposition, deux vidéos ont été produites spécifiquement, North
(2017), Mine (2017).