Les Graveurs de la Tour de la Lanterne de La Rochelle
La Tour de
la Lanterne, située à l'entrée du port de la ville de La Rochelle fut
construite au XIIe siècle. D'abord résidence du désarmeur des nefs, puis phare,
cette tour de 55 mètres de hauteur fit office au XVIe siècle de prison. Sur
plus de deux siècles, cet édifice abrita alors des milliers d'hommes :
prisonniers religieux, marins et militaires français, anglais, hollandais ou
encore espagnols.
De nos
jours, seuls les murs témoignent de ce passé, ce passé de détention.
Aujourd'hui lieu historique, elle recueille une collection de plus de 600
« graffitis », de gravures à même les murs. En effet, tout au long du parcours dans cette
tour, nous pouvons observer des bas-reliefs, non visibles aux premiers abords,
minutieux et précis dans la pierre. Des centaines de « graffitis »
d'une véritable prouesse artistique. Armés d'une pointe de fortune, les détenus
gravaient alors les pierres, pendant des heures durant, sans doute des jours
pour creuser cette pierre dure.
Occupation pour tuer le temps, ces gravures d'un travail
rigoureux et de longue haleine étaient également un moyen de laisser une trace
de leur passage en y gravant leur nom mais aussi de s'exprimer. D'exprimer
autant leurs souffrances et désespoirs que leurs envies et espérances. De
multiples reproductions de navires sont observables, navires que les détenus
pouvaient apercevoir depuis la tour ou probablement ceux sur lesquels ils
étaient marins. Ces reproductions ayant un point commun : le désir d
'évasion,
et l'espoir de reprendre le large. Ce désir d'évasion se mêle au manque des
proches, perceptible par leurs représentations via des portraits ou des scènes
de vie.
Ces pierres pleines d'enseignement nous content alors
l'histoire des prisonniers et nous éclairent ainsi d'une part de l'histoire de
la ville.
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