Voyage vers l’inconnu
Poussée par A je me précipitais au Lieu Unique pour acheter un ticket.
Je fonçais droit vers l’inconnu, le nom de l’artiste ne m’évoquait rien.
La salle de spectacle finissait enfin de se remplir lorsque déjà
l’obscurité achevait de tomber.
La femme seule est entrée sur scène, Elle a placé son corps au milieu de
la flaque de lumière dessinée sur le sol par une poursuite. Elle est
restée là, dans le silence. Silence amplifié sans doute par l’attente
d’une foule, les yeux impitoyablement fixé sur sa solitude.
Soudain, étrange et née du plus profond de son être, sa voix envahit
l’espace, dessinant sur les murs des paysages. Des encres coulent d’un
plafond invisible, se rependant sur la foule des spectateurs masqués par
le noir environnant. Je pense souvent à cette image qui fut pour moi
l’occasion d’un voyage unique.
Chuchotements
Gémissements
Souffles
L’imagination est convoquée, par cette voix, qui transporte, fait rêver,
émerveille. Habitée par l’écho de différentes cultures, Japonaise,
Africaine. Le lieu lui-même semble se mouvoir, doué d’une volonté
propre, transfiguré par les mouvements de cette voix.
Plus tard Elle sera rejointe par d’autres voix, mais là sienne reste unique.
Quant enfin délivrée de ces songes je me réveille, il ne reste que cette impression vague :
Cette voix est un voyage.
Et son nom c’est Meredith Monk.
Alina Da Rocha
jeudi 9 décembre 2010
Move on over here, slow it down
Use once and destroy,
Part 1 Stéphanie Cherpin
40mcube art contemporain, Rennes
du 24 septembre au 18 décembre 2010
Entrée libre
Deuxième volet de l’exposition au Spot (Le Havre)
du 24 septembre au 18 décembre 2010
Entrée libre
Deuxième volet de l’exposition au Spot (Le Havre)
www.40mcube.org
Move on over here, slow it down
Première surprise en entrant, la sculpture envahit totalement l’espace, et, peinte en noir, tranche nettement sur les murs blancs du lieu d’exposition.
Ce qui me frappe en premier lieu, c’est la puissance que cette œuvre renvoie, comme en proie à une explosion ou à une tempête qui serait sur pause.
Les différents éléments qui composent la sculpture sont reliés les uns aux autres. Certains gisant au sol, d’autres en suspension, retenus entre deux piliers de bois rappelant des totems qui sont les seuls à paraître encore respecter les lois de la gravité.
Tout cela donnant l’impression d’une seule pièce en train de se disloquer.
Des cordes tendues, accrochées aux poutres de la pièce, retiennent l’œuvre qui semble à la fois peser de tout son poids et être en lévitation.
Comme un moment, en aparté, pour permettre au visiteur de considérer le mouvement figé de l’œuvre et de la contempler dans sa déchéance.
Parfaitement soulignée alors par le titre de l’œuvre : Move on over here, slow it down, tiré de la chanson No Queen blues de Sonic Youth, le visiteur est invité à la contourner, à se baisser, à se pencher pour en apercevoir tous les recoins.
Je lis que l’artiste donne le titre de ses œuvres en fonction de la musique écoutée pendant leur création et qu’elle accorde plus d’importance au processus qu’à la finalité de l’œuvre. Je me pose alors la question de savoir si l’artiste approche d’autres médiums tels que la vidéo, retranscrivant une performance par exemple ou un moment de création. En tout cas, pas dans ce volet de l’exposition.
Et tout en observant le contact violent que l’artiste entretient avec ses matériaux, presque les maltraitant, les combattant, pour les dompter et les sortir de leurs formes premières le plus possible, j’imagine ce qu’elle a pu écouter pour déployer cette confrontation. J’oscille entre rythme déchaîné, grave et violent et sonorités presque inaudibles, suspendues, laissant suggérer un silence, une attente. Comme en expectation d’une reprise de mouvement soudaine.
Première surprise en entrant, la sculpture envahit totalement l’espace, et, peinte en noir, tranche nettement sur les murs blancs du lieu d’exposition.
Ce qui me frappe en premier lieu, c’est la puissance que cette œuvre renvoie, comme en proie à une explosion ou à une tempête qui serait sur pause.
Les différents éléments qui composent la sculpture sont reliés les uns aux autres. Certains gisant au sol, d’autres en suspension, retenus entre deux piliers de bois rappelant des totems qui sont les seuls à paraître encore respecter les lois de la gravité.
Tout cela donnant l’impression d’une seule pièce en train de se disloquer.
Des cordes tendues, accrochées aux poutres de la pièce, retiennent l’œuvre qui semble à la fois peser de tout son poids et être en lévitation.
Comme un moment, en aparté, pour permettre au visiteur de considérer le mouvement figé de l’œuvre et de la contempler dans sa déchéance.
Parfaitement soulignée alors par le titre de l’œuvre : Move on over here, slow it down, tiré de la chanson No Queen blues de Sonic Youth, le visiteur est invité à la contourner, à se baisser, à se pencher pour en apercevoir tous les recoins.
Je lis que l’artiste donne le titre de ses œuvres en fonction de la musique écoutée pendant leur création et qu’elle accorde plus d’importance au processus qu’à la finalité de l’œuvre. Je me pose alors la question de savoir si l’artiste approche d’autres médiums tels que la vidéo, retranscrivant une performance par exemple ou un moment de création. En tout cas, pas dans ce volet de l’exposition.
Et tout en observant le contact violent que l’artiste entretient avec ses matériaux, presque les maltraitant, les combattant, pour les dompter et les sortir de leurs formes premières le plus possible, j’imagine ce qu’elle a pu écouter pour déployer cette confrontation. J’oscille entre rythme déchaîné, grave et violent et sonorités presque inaudibles, suspendues, laissant suggérer un silence, une attente. Comme en expectation d’une reprise de mouvement soudaine.
Florentine BUSSON
Freeze Art Fair
FREEZE ART FAIR
Regent's Park, Londres
14 au 18 octobre 2010 Métro: Regent's Park
Au début de Brick Lane, environ une heure avant d'aller prendre le métro
pour la Freeze...:
- (...) are you by any chance coming from the Brick Lane market?
-yeah
-and where is it?
-its too late, I'm afraid. you should have followed the white rabbit
-...did you find anything?
-No, I lost my personality
-... must be hard.
-I have to say, it's relief! Every thursday morning I wake up with myself... I just couldn't stand it anymore.
-By the way, have you been to the Freeze Art Fair?
-Yes. 'loved it. Basically, I'm freezing now Therefore I'm looking for a warm kiss. Where are you guys from? ...France!! Can I get a kiss?
-*
-Thanks... God, did you see that?! now I can die, I've kissed french girls. at last. THE hardest thing to do when you're british AND gay. See you georgeous!
Regent's Park, Londres
14 au 18 octobre 2010 Métro: Regent's Park
Au début de Brick Lane, environ une heure avant d'aller prendre le métro
pour la Freeze...:
- (...) are you by any chance coming from the Brick Lane market?
-yeah
-and where is it?
-its too late, I'm afraid. you should have followed the white rabbit
-...did you find anything?
-No, I lost my personality
-... must be hard.
-I have to say, it's relief! Every thursday morning I wake up with myself... I just couldn't stand it anymore.
-By the way, have you been to the Freeze Art Fair?
-Yes. 'loved it. Basically, I'm freezing now Therefore I'm looking for a warm kiss. Where are you guys from? ...France!! Can I get a kiss?
-*
-Thanks... God, did you see that?! now I can die, I've kissed french girls. at last. THE hardest thing to do when you're british AND gay. See you georgeous!
Marine Bordy
Vintage Eyewear
ARCKIV vintage eyewear
Stables Market, Shop 87a, Chalk Farm Road
Camden, London NW1 8AH
Métro: Camden Town ou Kentish Town
Murs de briques, collection extravagante de lunettes en tous genres dès
l'entrée, parfois ayant habillé le regard de stars, photos à l'appui.
C'est une ambiance feutrée qui nous enveloppe.
En deuxième partie de boutique, des cols de chemise en vitrine, de
l'équipement militaire classé;
trois catégories de prototypes: NOMADIC, PROTECTIVE, CEREMONIAL.
Les restes du début d'ARCKIV soigneusement exposés
On ne rentre pas pour acheter, mais surtout pour admirer l' « œuvre » d'un
fétichiste. Le magasin devient musée, le matériel est déifié.
Proust disait que faire un roman c'était comme assembler des vêtements
pour un tailleur.
L'inverse peut se révéler juste, aussi
Marine Brody
Stables Market, Shop 87a, Chalk Farm Road
Camden, London NW1 8AH
Métro: Camden Town ou Kentish Town
Murs de briques, collection extravagante de lunettes en tous genres dès
l'entrée, parfois ayant habillé le regard de stars, photos à l'appui.
C'est une ambiance feutrée qui nous enveloppe.
En deuxième partie de boutique, des cols de chemise en vitrine, de
l'équipement militaire classé;
trois catégories de prototypes: NOMADIC, PROTECTIVE, CEREMONIAL.
Les restes du début d'ARCKIV soigneusement exposés
On ne rentre pas pour acheter, mais surtout pour admirer l' « œuvre » d'un
fétichiste. Le magasin devient musée, le matériel est déifié.
Proust disait que faire un roman c'était comme assembler des vêtements
pour un tailleur.
L'inverse peut se révéler juste, aussi
Marine Brody
Double-JE
“La vie courante”
Yveline Loiseur
Galerie du grand T ( Passage Pommeray, Nantes)
14ème quinzaine de la photographie
du 17 septembre au 13 octobre 2010
La magie de l'enfance et ses mystères.
Yveline Loiseur exerce depuis 1994 dans divers domaines tel que la publication de livres d'art, la photographie, en passant par la sculpture et la réalisation de papiers peints. C'est d'ailleurs son travail de photographe qui nous est présenté dans cette exposition “la vie courante” s'inscrivant la Quinzaine de la photo à Nantes sur le thème -Nature Humaine, le “Je”-.
Cette exposition nous (re)plonge l'espace d'un moment dans la magie du monde de l'enfance. Une bulle onirique ne en déconnexion avec la réalité des adultes. Le travail de l'artiste va d'ailleurs au delà d'une photographie jugée terre à terre ou d'une critique simpliste des enjeux de notre société, du simple rapport "transfert" à l'enfance. Yveline Loiseur explore librement l'enfance, à travers le jeu des corps, des attitudes ou encore de la présence-absence des adultes.
La profonde relation avec la peinture se fait ressentir dès l'approche des panneaux, mis en valeur par l'éclairage. Une certaine sobriété, mais dont l'éclat appel presque au domaine du sacré. On pourrait encore comparer l'esthétique d'Yveline Loiseur à certaines toiles de maître, par ses couleurs, sa lumière, les poses et le travail des corps. Son œuvre est certainement liée à ses études sur le cas de Gerhard Richter et particulièrement les liens entre la peinture et la photographie. Un travail pictural sur le thème de l'enfance et de la mémoire à consommer sans modération.
Nicolas Blum Ferracci
Yveline Loiseur
Galerie du grand T ( Passage Pommeray, Nantes)
14ème quinzaine de la photographie
du 17 septembre au 13 octobre 2010
La magie de l'enfance et ses mystères.
Yveline Loiseur exerce depuis 1994 dans divers domaines tel que la publication de livres d'art, la photographie, en passant par la sculpture et la réalisation de papiers peints. C'est d'ailleurs son travail de photographe qui nous est présenté dans cette exposition “la vie courante” s'inscrivant la Quinzaine de la photo à Nantes sur le thème -Nature Humaine, le “Je”-.
Cette exposition nous (re)plonge l'espace d'un moment dans la magie du monde de l'enfance. Une bulle onirique ne en déconnexion avec la réalité des adultes. Le travail de l'artiste va d'ailleurs au delà d'une photographie jugée terre à terre ou d'une critique simpliste des enjeux de notre société, du simple rapport "transfert" à l'enfance. Yveline Loiseur explore librement l'enfance, à travers le jeu des corps, des attitudes ou encore de la présence-absence des adultes.
La profonde relation avec la peinture se fait ressentir dès l'approche des panneaux, mis en valeur par l'éclairage. Une certaine sobriété, mais dont l'éclat appel presque au domaine du sacré. On pourrait encore comparer l'esthétique d'Yveline Loiseur à certaines toiles de maître, par ses couleurs, sa lumière, les poses et le travail des corps. Son œuvre est certainement liée à ses études sur le cas de Gerhard Richter et particulièrement les liens entre la peinture et la photographie. Un travail pictural sur le thème de l'enfance et de la mémoire à consommer sans modération.
Nicolas Blum Ferracci
Miraculous Beginnings - Whitechapel Gallery
Miraculous Beginnings
Walid RAAD
Whitechapel Gallery
77-82 Whitechapel High Street London
E1 7QX
Métro: Aldgate East
Chercher une réponse à travers une analyse complexe, réaction viscérale face à l'art et la culture libanaise qui se meurt, affectée par la violence.
Rassemblement d'informations qui se veut faussement objectif pour mieux sensibiliser.
Walid Raad se transforme en reporter esthète, écorché vif.
1975-1990 : guerre du Liban. 3 641 voitures explosées. Des carnets remplis avec à chaque page, le modèle exact d'une de ces voitures accompagné de ses caractéristiques: fonctions, kilométrage, propriétaire,...
Des quartiers entiers disséminés, la façade criblée par les balles; pour celles qui tiennent encore.
Des photos avec devant chaque trou, une gommette de couleur en fonction du calibre et de l'origine de la balle. Ce n'est que comme ça que la ville libanaise devient arc-en-ciel.
Marine Bordy
Walid RAAD
Whitechapel Gallery
77-82 Whitechapel High Street London
E1 7QX
Métro: Aldgate East
Chercher une réponse à travers une analyse complexe, réaction viscérale face à l'art et la culture libanaise qui se meurt, affectée par la violence.
Rassemblement d'informations qui se veut faussement objectif pour mieux sensibiliser.
Walid Raad se transforme en reporter esthète, écorché vif.
1975-1990 : guerre du Liban. 3 641 voitures explosées. Des carnets remplis avec à chaque page, le modèle exact d'une de ces voitures accompagné de ses caractéristiques: fonctions, kilométrage, propriétaire,...
Des quartiers entiers disséminés, la façade criblée par les balles; pour celles qui tiennent encore.
Des photos avec devant chaque trou, une gommette de couleur en fonction du calibre et de l'origine de la balle. Ce n'est que comme ça que la ville libanaise devient arc-en-ciel.
Marine Bordy
samedi 27 novembre 2010
Cold Comfort - Galerie Mélanie Rio
Cold Comfort – Rune Guneriussen
Galerie Mélanie Rio
Nantes
Entrée
dans une pièce sombre. Première photo, très grand format elle s'impose à
nos yeux. Entre nature et culture, je m’y perds, à la fois envoûtante
et pleine d'interrogation. Ces livres qui grimpent autour d'un arbre
comme du lierre ou ruisselant dans la verdure, cette culture
envahissante est-elle notre futur air vital ? Est-ce un arbre sur lequel
poussent des lampes ou des lampes posées là pour magnifier l'arbre ?
J'oscille
entre contemplation et rêve, une sensation de calme. La rêverie se
poursuit, une autre salle s'offre à moi, des photos de nuit. Le rapport
de la nature et des éléments de la vie quotidienne (lampes de bureau,
chaises en plastique...) se fait dans une autre tonalité, une autre
lumière, plus intime. Je tourne, je rêve, je m’y perds. Pourtant je
ressens comme une grande solitude. Personne. Une galerie froide,
blanche, dans la photo un bleu profond. Une intimité suggérée mais avec
tellement de distance, un intouchable, une invention venue d'un songe
qui est bien inexistante. Il s'en dégage une pensée profondément
poétique mais est-ce vraiment le propos ?
N’est-ce
pas un appel à la réflexion sur le rapport entre l'être humain et la
nature ? Dans une actualité où les questions sur le développement
durable et l'écologie font chaque jour débat. Ces photo sont elles des
poubelles magnifiées ? Vielles lampes accumulées et envahissantes.
S'impose une dualité entre poésie et actualité politique et sociale.
Laureen Dupuis
Comment faire danser un carré
Depuis 1950, le déroulement de la peinture
Judit Reigl
Musée des Beaux Arts de Nantes
9 Octobre 2010 – 2 Janvier 2011
Une foule à l’affût,
Un rythme
Marche presque solennelle
Danse intemporelle
Espace partagé,
dans l’intimité
Ecouter la couleur, sentir la forme
Espace et picturalité
Le passage de la peinture
Continuité
La trace, visible
et cachée
Saisissable à l’instant même
Tactile
Le trait, perceptible,
temporel, corporel
Impénétrable
Immatérialité diaphane
Verticales
Absence, vide, emprise
L’Horizon
Une ligne, des points
Deux rectangles
Danse
Tonalité bleutée
Note teintée
Résonnance
Inhérence
Indolence
Silence
Le mouvement s’accélère,
Amplitude sensible
Tension, interaction, commutation
Effleurement viscéral
Divergence, assonance, turbulence
Glissements impulsifs
Troubles corrosifs
Empreinte
Etreinte
Décharge furtive
Surcharge vive
Creusement
Recouvrement
Dissonance
Résistance
Surgissement
Épuisement de la matière,
de la surface toute entière
Saturation
jeudi 25 novembre 2010
Renaissance contemporaine
De fond en comble
Max Charvolen et Suzanne Hetzel
Centre International d’Art Contemporain de Carros,
18 septembre / 31 décembre 2010. Entrée libre.
www.ciac-carros.fr
Elle, enregistre les
travaux, minutieuse et attentive ; elle fixe sur papier glacé les
vestiges de cette demeure massive, les fastes déchus de la forteresse.
Ils sont des voisins, des ouvriers, jeunes, moins jeunes, tous venus
prêter main forte à la renaissance de la bâtisse. Ils fixent l’objectif
d’un regard inquiet. Telle une véritable archiviste, elle répertorie
chaque pièce, donnant à chaque objet « sa place ». Pas d’enjolivure, pas
de fantaisie, mais un œil juste et pertinent, analyste et rigoureux. Il
s’agit de ne pas trahir l’espace dans lequel elle évolue, et de garder
trace de cette ruine éphémère.
Il, invite à
parcourir des pièces anguleuses, des espaces recomposés par la couleur.
Il moule, il encolle, recouvre de pigments. Là un escalier, là une
porte, là un couloir. Les lieux de passage, marqués par des traces de
pas, aux endroits où la toile est encore vierge. Il arrache cette
deuxième peau au château branlant, la retend, invente un nouvel espace.
Il vient nous parler d’une géographie des choses, ce qui a été là, ce
qui va disparaître après les travaux.
Deux artistes
en résidence. Suzanne Hetzel et Max Charvolen. Un alliage solide face au
temps. Ils nous invitent à garder la mémoire d’un lieu soumis au
changement. C’était un château. Ce sera un musée.
Marie GRIER
Takashi Murakami - Château de Versailles
Château de Versailles, Takashi Murakami
Du 14/09/2010 au 12/12/2010
Takashi Murakami,
l'un des artistes phare de la scène internationale, présente son travail
dans les appartements royaux du Château de Versailles.
Cet
événement est la première grande rétrospective de l'artiste japonais en
France, il y montre ses sculptures, peintures et vidéos, dans quinze
salles du Château ainsi que dans son parc.
Troisième
artiste contemporain à exposer au Château de Versailles, après
l'américain Jeff Koons en 2008 et le français Xavier Veilhan en 2009,
(la démarche étant d'alterner chaque année artiste étranger et artiste
français) Murakami développe ici son univers au sein du Château, selon
lui : « cette exposition est un bon mariage entre la modernité et
l'histoire, c'est mon concept ».
Deux
des œuvres présentées dans l'exposition ont été créées spécialement
pour le lieu : la moquette dans la dernière salle ainsi que l'immense
bouddha doré dans le jardin.
Ces trois
premières expériences d'introduction d'un artiste contemporain dans ce
patrimoine exceptionnel ont en commun d’inviter des artistes de
notoriété internationale dans le monde de l'art et présentant un travail
dit pop, kitch et monumental.
On
peut donc se demander pourquoi n'exposer ici que des artistes à la
notoriété bien établie et non de plus jeunes ou tout simplement moins
célèbres créateurs, ce à quoi Jean-Jacques Aillagon le président du
Château de Versailles répond : « Les institutions consacrées à
l'art-contemporain ont pour mission d'explorer la réalité artistique, de
découvrir de nouveaux artistes et talents, alors que Versailles a pour
mission de confronter les œuvres présentées au décor du Château, à son
cadre et donc la notoriété de l'artiste doit être suffisamment établie
pour résister à la notoriété de Versailles sinon l'exercice serait
extrêmement déséquilibré ».
Ces
opérations ayant pour but d'amener un public différent dans ce monument
parmi les plus célèbres au monde font suite au programme de grands
travaux de rénovation du Château lancés en 2003 grâce aux mécènes et dûs
à la volonté d' Aillagon pour que « le patrimoine (soit) vivant et
ouvert à la culture de notre temps ».
Cependant ce
mélange des époques et des cultures ne trouve pas grâce aux yeux de tous
comme nous avons pu le constater en voyant la récente couverture du
magazine « Valeurs Actuelles » montrant une œuvre de Murakami dans le
Château et titrant : « Art-contemporain : le temps des bouffons » et un
article intitulé : « Le triomphe du canul'art ». S'ajoute à cela une
manifestation devant la grille du château d'une cinquantaine de
personnes d'extrême-droite souhaitant selon eux dénoncer la « pauvreté »
du travail de Murakami et de l'art contemporain en général.
Ce qui est
intéressant ici c'est particulièrement le dialogue entre des œuvres
d'aujourd'hui et celles du passé, comme le souligne le commissaire de
l'exposition Laurent Le Bon : « Il y a plein d'esprit dans ce travail,
on le voit à la manière dont les œuvres de Murakami jouent avec les
statues de Louis XIV. Dans la salle du Sacre de Napoléon, il a posé la
sculpture d'un roi nu et énorme sorti d'un conte d'Andersen et revisité à
la sauce manga. ». Bien que quelques œuvres semblent dénoncer une
certaine société de consommation, ce qui vient à l'esprit est le
caractère de business-artiste qui convient parfaitement à Murakami (dont
le prix des œuvres a centuplé depuis 1993) et au vu des très nombreux
produits dérivés se vendant (très chers) à la sortie de l'exposition.
Cette
expérience reste très intéressante surtout pour percevoir Versailles non
pas comme un objet inventé en une seule fois mais comme quelque chose
qui ne cesse d'évoluer depuis ses différents occupants, comme un lieu
ouvert aux créateurs de chaque époque, même si l'on peut douter de ce
que Jean-Jacques Aillagon dit à ce sujet : « Louis XIV aurait été très
séduit par cette démarche. ».
Quentin Blaise-Nicolas
jeudi 18 novembre 2010
Adventures in Front of the TV Set - Olympic
Adventures in Front of the TV Set
Par Jean Jullien et Niwouinwouin
A l'Olympic
Le 14 novembre à 15h et à 17h
J'arrive
seule devant ce bâtiment. "Un ticket s'il vous plait." A l'intérieur,
une troupe d'enfants de 5 à 8 ans avec leurs parents et amis. Sur le bar
où se trouvent des bières habituellement, savanes et m&m's. Je me
questionne sur ma place ici, un sentiment d'aller voir le dernier
Disney. Mais ce n'est pas le cas. L'article faisait référence à une
installation ou une performance. Une voix nous appelle. Ils nous font
passer dans une petite entrée. Une petite scénette au centre, les
enfants montent dessus. Je tourne la tête dans tous les sens. On est
encerclé par quatre énormes écrans. A droite, deux garçons nous
regardent derrière leurs platines, la fameuse voix. Ils annoncent le
"spectacle". Encore un nouveau mot pour définir ce que je m'apprête à
voir. Les écrans s'allument, s'éteignent. Les images défilent aux
rythmes de la musique. On assiste à l'histoire du héros d'une guerre
galactique se perdant dans un programme télé. Ainsi on le suit sur les
quatre écrans. Ils font apparaître des images différentes. On tourne et
retourne la tête. On est au milieu de ces écrans, enfermé. On est au
milieu de cette histoire, interactif. Le processus marche à la
perfection. Personne ne verra la même chose. Personne ne comprendra la
même chose. La musique électronique suit l'action et les bruitages du
dessin animé. Elle nous emporte et rythme nos mouvements. Les remarques
des enfants saccadent l'histoire. Ils me rappellent que c'est aussi un
dessin animé. Au bout de 35 minutes, le générique apparaît. On
applaudit, félicite les deux disc-jockeys. Ils rient aux remarques des
enfants. Ils baissent la tête timidement aux remarques des plus vieux.
L'expérience du cube noir est finie.
Anaïs Jardin
lundi 8 novembre 2010
Il parait qu’on les coud sur les arbres / Le Lieu Unique
Murmeltier Bär
Il parait qu’on les coud sur les arbres
Le Lieu Unique,
Chantier d’artistes 2010.
Les
yeux s’habituent. Identifient arbres, animaux, pattes de poulets,
formes cabalistiques, pentacles inversés. Il y a la beauté angoissante
d’un sous-bois nocturne, la grâce glacée d’un clair de lune. L’odeur
fumée d’un zoo, la théâtralité d’une messe ; la force brute d’une
apocalypse animale.
Si c’est une forêt, elle est habitée par nous.
Les
gnomes dessinent un ours perforé de balles de lumières, utilisent des
instruments de musique avec l’instinct de la Nature. Ils frappent,
frottent, frisent, frôlent. S’agitent, construisent et scellent la
pièce. De lumière, de sons, de formes, ils cautérisent les failles,
comblent les anfractuosités, occupent l’espace jusqu’à repousser l’homme
égaré dans un coin.
Pour
vivre, pourtant, il faut bouger. Tourner autour de l’arbre gigantesque,
être aux aguets, voir devant, voir derrière. Voir si la forêt meurt.
Voir si la forme s’altère, ou se purifie.
Les gnomes glissent et s’en vont.
Nous sommes seuls.
Benoit Baudinat
jeudi 4 novembre 2010
Lâcher prise
Malpertuis
Vivre l'expérience d'être arraché de toute réalité matérielle jusqu'à en oublier ses
futilités
Ressentir...
Laisser les sons prendre la parole.
S'oublier...
On se met à errer et l'on découvre trois espaces différents.
Trois poches que le spectateur-déambulateur franchit et réunit.
Apprécier la liberté de se mouvoir...
Trois espaces qui s'unissent pour n'en dessiner qu'un seul. Celui d'un univers
sonore.
Puis, après l'errance germe le désir de s'établir. Quelque chose nous y pousse. On
prend place
S'enraciner...
Ainsi les murs s'effondrent. Il faut s'abandonner aux vibrations, il faut se laisser
submerger par
l'élan grave d'une basse.
On n'écoute plus. On se laisse envahir...
Comprends-tu l'histoire qui t'y est conté ? Oui et non, mais peu importe. La voix se
suffit et
souffre en autonomie.
S'oublier...
mais pour s'écouter. Cesont des sons qui résonnent. Ils nous rendent attentifs.
Al'intérieur quelque chose frémit. Cela pourrait durer mais la voix se tait,
les musiciens se lèvent et le spectacle prend fin. A la sortie, les sons qui nous
enveloppent encore
se dissipent peu à peu.
S'en souvenir...
Mahalia Kohnke-Jehl
Chantier d'artistes 7-8-9 Octobre 2010
Lieu unique, Nantes
Projet "The floating roots orchestra,
avec Mathias Delphanque (ordinateur), Charles-Eric Charrier (basse),
Cyril Secq (guitare), Black Sifichi (voix) et une invitée au projet
E'Joung-Ju (Gômoungo).
Vivre l'expérience d'être arraché de toute réalité matérielle jusqu'à en oublier ses
futilités
Ressentir...
Laisser les sons prendre la parole.
S'oublier...
On se met à errer et l'on découvre trois espaces différents.
Trois poches que le spectateur-déambulateur franchit et réunit.
Apprécier la liberté de se mouvoir...
Trois espaces qui s'unissent pour n'en dessiner qu'un seul. Celui d'un univers
sonore.
Puis, après l'errance germe le désir de s'établir. Quelque chose nous y pousse. On
prend place
S'enraciner...
Ainsi les murs s'effondrent. Il faut s'abandonner aux vibrations, il faut se laisser
submerger par
l'élan grave d'une basse.
On n'écoute plus. On se laisse envahir...
Comprends-tu l'histoire qui t'y est conté ? Oui et non, mais peu importe. La voix se
suffit et
souffre en autonomie.
S'oublier...
mais pour s'écouter. Cesont des sons qui résonnent. Ils nous rendent attentifs.
Al'intérieur quelque chose frémit. Cela pourrait durer mais la voix se tait,
les musiciens se lèvent et le spectacle prend fin. A la sortie, les sons qui nous
enveloppent encore
se dissipent peu à peu.
S'en souvenir...
Mahalia Kohnke-Jehl
De si petits riens
Blanc.
Sur les murs blancs perlent
en silence quelques gouttes du quotidien.
Petites poésies passées, plic, plic, plic. Un
visage; un vieux disque; un signe; une pensée.
Petit instant de couleur, copié, collé.
Découpé.
S'étendent alors de larges plaques rouges, oranges.
Les grains de sable s'organisent en visages, immenses, insensés.
Ils surgissent comme des mages, des rois ruisselants de richesses. Ils
s'affichent, tête haute; ils sont fiers d'être de l'art, jouissent de leurs châssis,
s'imposent, et en oublient leur passé.
Je me perds une minute entre ces murs blancs qui figent l'atmosphère.
Le calme règne. On s'accorde à penser que l'espace semble vide, comme
les verres des visiteurs qui passent comme des ombres. On s'y tromperait.
Pourtant, de petits éclats rouges, verts, bleus, sur les murs blancs viennent
contrarier le vide. Cette présence de petits riens, organisés comme une montre,
à l'intérieur. Petits bricolages poétiques. Le combat du néant par le néant.
Peu à peu, l'espace est infesté par ces morceaux de temps, fractionnés,
recomposés avec silence. On est envahi, on perd son blanc,
son verre vidé, si rapidement qu'il nous monte aux joues.
On reprend la marche, en silence.
Marie Grier
Sur les murs blancs perlent
en silence quelques gouttes du quotidien.
Petites poésies passées, plic, plic, plic. Un
visage; un vieux disque; un signe; une pensée.
Petit instant de couleur, copié, collé.
Découpé.
S'étendent alors de larges plaques rouges, oranges.
Les grains de sable s'organisent en visages, immenses, insensés.
Ils surgissent comme des mages, des rois ruisselants de richesses. Ils
s'affichent, tête haute; ils sont fiers d'être de l'art, jouissent de leurs châssis,
s'imposent, et en oublient leur passé.
Je me perds une minute entre ces murs blancs qui figent l'atmosphère.
Le calme règne. On s'accorde à penser que l'espace semble vide, comme
les verres des visiteurs qui passent comme des ombres. On s'y tromperait.
Pourtant, de petits éclats rouges, verts, bleus, sur les murs blancs viennent
contrarier le vide. Cette présence de petits riens, organisés comme une montre,
à l'intérieur. Petits bricolages poétiques. Le combat du néant par le néant.
Peu à peu, l'espace est infesté par ces morceaux de temps, fractionnés,
recomposés avec silence. On est envahi, on perd son blanc,
son verre vidé, si rapidement qu'il nous monte aux joues.
On reprend la marche, en silence.
02. Rythme binaire. Musique silencieuse, figée dans une page.
Tic tac. Les minutes coulent, les feuilles du calendrier se fanent.
Tic tac. L’horloge nous hurle le temps passé.
02. Les lignes s’accordent, posées. Un chiffre en quelques courbes.
La ligne s’abstrait. Un chiffre. 02.
Blanc.
La mer s’est retirée.
Ce qu’il reste à marée basse :
Une pluie de petits bouts de rien…
Marie Grier
![]() |
Là où va l’eau de mer à marée basse, Christophe Lemaitre.
Zoo Galerie, du 15 octobre au 4 décembre. Entrée libre.
www.zoogalerie.fr
|
MidiMinuitPoésie #10 : Débordements
Samedi 16 Octobre 2010 - 18h45
Cours de Briord, rue de Briord, Nantes.
Entrée Libre
DuÔ Des M
Poésie sonore / Musique improvisée
Texte et voix / Chant
Nathalie Desouches / Charlène Martin
Duo, duo de femme aux cheveux courts.
Duo de texte conté, bu, vécu, avalé
chanté, exorcisé, extériorisé.
Théâtraliser. Histoire de femmes, poétiques, en poésie saccadée.
Question de trou, d'organes, de femmes de désirs
originaux vaginaux. Langue, langage d'Indonésie, vibration des sens
voyage italien, roulement, tiraillement du son.
Question de temps, tentation du corps, tension dualité
deux femmes.
Humour partagé, par le pouvoir des mots, pouvoir s'idenifier
franc parlé, déranger
En dehors du corps, contraste acoustique cours intérieure Briord,
Julia Balboni
Cours de Briord, rue de Briord, Nantes.
Entrée Libre
DuÔ Des M
Poésie sonore / Musique improvisée
Texte et voix / Chant
Nathalie Desouches / Charlène Martin
Duo, duo de femme aux cheveux courts.
Duo de texte conté, bu, vécu, avalé
chanté, exorcisé, extériorisé.
Théâtraliser. Histoire de femmes, poétiques, en poésie saccadée.
Question de trou, d'organes, de femmes de désirs
originaux vaginaux. Langue, langage d'Indonésie, vibration des sens
voyage italien, roulement, tiraillement du son.
Question de temps, tentation du corps, tension dualité
deux femmes.
Humour partagé, par le pouvoir des mots, pouvoir s'idenifier
franc parlé, déranger
En dehors du corps, contraste acoustique cours intérieure Briord,
Julia Balboni
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