Cold Comfort – Rune Guneriussen
Galerie Mélanie Rio
Nantes
Entrée
dans une pièce sombre. Première photo, très grand format elle s'impose à
nos yeux. Entre nature et culture, je m’y perds, à la fois envoûtante
et pleine d'interrogation. Ces livres qui grimpent autour d'un arbre
comme du lierre ou ruisselant dans la verdure, cette culture
envahissante est-elle notre futur air vital ? Est-ce un arbre sur lequel
poussent des lampes ou des lampes posées là pour magnifier l'arbre ?
J'oscille
entre contemplation et rêve, une sensation de calme. La rêverie se
poursuit, une autre salle s'offre à moi, des photos de nuit. Le rapport
de la nature et des éléments de la vie quotidienne (lampes de bureau,
chaises en plastique...) se fait dans une autre tonalité, une autre
lumière, plus intime. Je tourne, je rêve, je m’y perds. Pourtant je
ressens comme une grande solitude. Personne. Une galerie froide,
blanche, dans la photo un bleu profond. Une intimité suggérée mais avec
tellement de distance, un intouchable, une invention venue d'un songe
qui est bien inexistante. Il s'en dégage une pensée profondément
poétique mais est-ce vraiment le propos ?
N’est-ce
pas un appel à la réflexion sur le rapport entre l'être humain et la
nature ? Dans une actualité où les questions sur le développement
durable et l'écologie font chaque jour débat. Ces photo sont elles des
poubelles magnifiées ? Vielles lampes accumulées et envahissantes.
S'impose une dualité entre poésie et actualité politique et sociale.
Laureen Dupuis