La
Rose Blanche (Die Weisse Rose)
Janvier-Février
2013
Opéra
Nantes-Angers
Livret
de Udo Zimmermann
Mise
en scène de Stephan Grögler
avec
Elizabeth Bailey (Sophie Scholl)
Armando
Noguera (Hans Scholl)
La
Rose Blanche, c'est une histoire vraie, c'est aussi un livre (Inge Scholl) et un opéra de chambre
(Udo Zimmermann).
Mais
c'est aussi un groupe de résistants allemands, des étudiants et enfin l'amour
de la liberté entre un frère et une sœur (Hans et Sophie Scholl).
Toutes
ces qualifications aboutissent à une poésie simple qui remet en question notre
perception.
L'opéra
de Nantes nous propose une version contemporaine de "La Rose Blanche" avec le livret d’Udo Zimmermann et la mise en
scène de Stephan Grögler.
Dès
l'ouverture le ton est donné, nous ne sommes pas dans une narration descriptive
de la seconde guerre mondiale mais dans la dernière scène d'un film d'horreur
quelques heures avant l'exécution des deux derniers témoins Hans et Sophie
Scholl. La musique en témoigne, tantôt lyrique, tantôt dissonante et percutante
qui s'apparente un peu à l'œuvre de Chaya Czernowin (cf l’opéra «Zaide Adama»).
La
mise en scène ne nous donne aucune indication sur l'espace temps.
Il
nous est donné à voir un plateau sous forme de terrain vague le tout coupé par un
mur.
Tout
au long de la pièce, les deux chanteurs Elizabeth Bailey et Armando Noguera
resteront sur scène, ce qui fait preuve d'une performance vocale et physique
impressionnante. Cette présence nous montre un enfermement métaphorique puisque
le décor se limite à un seul mur et non à quatre murs comme les réelles
situations de détention.
On
assiste aux dernières heures de Hans et Sophie, où leur foi, leur peur et leurs
convictions transparaissent au moyen de la poésie
"Des abîmes s’ouvrent sous mes
pas,
une nuit noire enveloppe
mon coeur en quête de cette vie,
et pourtant je me lance dans cet
abîme."
Hans Scholl
La
qualité la plus remarquable de cette adaptation est l'absence de trucages, de superficialité.
Pas de costumes typés 1940-45, les scènes violentes sont suggérées par la
lumière et non par des figurants. La musique de Zimmermann accompagne les
chants des deux jeunes condamnés et nous rend presque acteurs par ses
dissonances inattendues.
On
comprend alors que Hans et Sophie sont des héros de la résistance mais surtout
des héros atemporels qui montrent que penser c'est résister.
"Nous ne nous taisons pas, nous sommes
votre mauvaise conscience; la Rose Blanche ne vous laisse aucun repos !"
(extrait
programme) la rose blanche).
Céleste
Richard Zimmermann
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