9 novembre 2012 - 20 janvier 2013
Le repas chez Simon de Pharisien de Philippe de
Champaigne (292 x 399 cm)
Je regarde, j’observe, je vois un grand tableau.
Un homme parle « Ah mais c’est splendide ! Magnifique
! Les personnages sont si expressifs, on pourrait les entendre parler tellement
ils semblent vivants» J’écoute, pourtant je n’entends rien.
Au contraire les personnages sont figés dans leurs vêtements
aux couleurs somptueuses, prisonniers d’un repas interminable dans une pièce à la symétrie
parfaite. Tous les convives sont là pour nous montrer quelque chose, ils
cherchent à orienter notre regard, ils nous miment une histoire plus qu’ils ne nous
la racontent. Chacun a sa place, chacun a son expression : l’équilibre est
parfait. Tout n'est qu'ordre et beauté, luxe, calme et volupté.
Au centre, Jésus et Simon sont étendus sur des banquettes à
la romaine dans une position identique autour d’une table chargée de mets
savoureux. Leurs mouvements de mains nous indiquent que leur sujet de discussion
est la femme agenouillée au sol. Elle fait couler des larmes sur les pieds du
Christ qu’elle essuie ensuite avec ses cheveux. La composition met en avant la
soumission de cette unique présence féminine, les têtes des hommes étant toutes
sur une même ligne horizontale. Pourtant cette position qui peut paraître
inconfortable, inconvenable, voir insupportable à nos esprits modernes, est une
marque de respect que chaque individu ayant la foi devrait avoir à l’égard du
Christ, cette action permet à la femme de laver ses péchés.
Le décor rappelle l’architecture d’un temple de l’antiquité.
Le point de fuite semble être le centre exact du tableau correspondant à une fenêtre
derrière laquelle un homme nous regarde l’air de dire que le spectacle divin
que nous cherchons n’est pas dans cette pièce mais dans un autre espace que
celui de la peinture.
Ariane Jouhaud
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