Expositions entre Sète et
Montpellier.
CRAC Sète
Exposition « Magenta », « Le bleu du ciel » et
« Chair » du 6 février au 31 mai 2015
Pavillon
Populaire Montpellier « La vie en Kodak » du 25 mars au 17 mai 2015
Musée Fabre
Montpellier exposition permanente.
La panacée
« Boutographie #15 » du 4 au 26 avril 2015
C’est au bord du canal de Sète, à l’entrée
de la Méditerranée que se trouve le Centre Régional d’Art Contemporain du
Languedoc Roussillon. On pénètre alors dans une architecture industrielle
singulière, ancien centre de réfrigération du port de pêche, qui accueille un
white cube de deux étages. Pour cette exposition, les artistes sont uniquement
féminines et se regroupent au sein d’un même thème, celui du corps. Des
photographies grimpent sur le mur, on aperçoit des peintures couleur chair puis
notre œil est attiré par la vibration de couleurs que propose Nina Childress.
Peu habituée à apprécier la peinture dans l’art contemporain, je me retrouve
plongée dans un univers qui me parle. La culture des années 60/70 est vue sous
un filtre 3D psychédélique. Une fluorescence des corps qui deviennent animés,
présents et pourtant d’un autre temps. La figure est nue, théâtralisée mais
libérée. La source photographique est un chemin chronologique pour le visiteur.
Le titre « magenta » s’illustre comme un point final lorsqu’on pénètre
dans un grand rideau de bandes colorées roses où une pièce vidéo nous montre
des personnages féminins aux grandes plumes enrobées de la voix du ténor Alain
Vanzo, un clin d’œil aux sources de l’artiste.
Arrivée à Montpellier je dépasse la place de la comédie et me retrouve sur l’esplanade où se font presque face le Musée Fabre et Le pavillon populaire. Faisant un crochet par ce dernier, et ne m’étant pas renseignée sur la nature de l’exposition, une grande affiche 50’s d’un couple dans un champ de tulipes me surprend tout d’abord jusqu’à la lecture du titre « La vie en Kodak, Colorama publicitaires de 1950 à 1970 ». Je pénètre alors dans un monde parfait, lissé, coloré, souriant tout en panoramique. C’est sous une forme de série tv où tous les personnages se renouvellent que pendant 30 ans le hall de la gare de NYC accueille un panorama acidulé d’une famille parfaite, blanche et souriante. Les mises en scènes deviennent comiques et rafraîchissantes. Entre évolution technique et évolution des mœurs, l’exposition questionne également la place de la photographie publicitaire dans l’art.
Plus loin, le sol est incrusté de bandes
noires et blanches. On reconnaît Buren qui nous guide vers l’entrée du Musée
Fabre. Pas d ‘exposition temporaire pour le moment, mais je ne peux que
m’empêcher de jeter un coup d’œil au dernier étage, où de nombreuses œuvres de
Soulages recouvrent les murs. D’abord une salle commune où l’on nous rappelle
que Pierre Soulages a aussi intégré de la couleur à sa peinture, puis la
dernière salle. Conçu spécialement pour accueillir les peintures de Soulages,
la lumière est contrôlée par des fenêtres opaques, tels des paravents japonais
qui filtrent un jour adouci. Les tableaux sont suspendus au mur, se chevauchent
du regard et le noir Soulages devient vibrant, brillant, blanc. La peinture devient
une expérience sensorielle, tactile et émotionnelle.
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Opale Mirman
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