PATERSON
du réalisateur Jim Jarmush, film
américain, drame comédie, 2016
Dimanche dernier, je suis allée au
cinéma en fin de soirée pour voir Paterson. Un film réalisé par
Jim Jarmusch, et encensé par la critique dès sa sortie en salle, on
ne peut être qu'étonné d'un tel succès.
Le personnage principal du film nommé
Paterson, qui habite à Paterson dans le New-Jersey, est un
conducteur de bus qui mène une vie tranquille avec sa compagne
Laura. Paterson est aussi et surtout un poète.
Tous deux mènent une vie bien réglée,
et ce n'est pas difficile à saisir compte tenu de la manière dont
le cinéaste a choisi de le montrer. Lorsque les critiques parlent
« d'élégance » et de « charme discret »,
j'utiliserais plutôt le terme de « lourdeur » pour
définir les choix du réalisateur.
On suit les personnages durant une
semaine, et sachez que quand Jarmusch décide de faire un film sur le
quotidien et la répétition, il n'y va pas de main morte et va
utiliser les mêmes plans durant presque deux heures de film. Dans la
répétition de l'annonce des jours de la semaine et des scènes,
l'on trouve une métaphore de la vie des protagonistes mais choisir
de réjouir le spectateur sur les petites variantes du film était un
pari risqué qui malheureusement ne fonctionne pas. Autant vous dire
que l'on ressent l'envie de sortir de la salle à partir du
« mercredi », puisque l'on se demande sincèrement ce que
le film peut nous réserver d'autre.
On a vu des réalisateurs exceller dans
l'exercice de la lenteur, comme Abdellatif Kechiche. Pour Jim
Jarmusch, on repassera.
En plus d'être un film lourd et lent,
et en dépit d'une lumière absolument magnifique et d'une
distribution excellente, c'est un film qui visuellement ne propose
rien à quoi le spectateur peut se raccrocher. D'autre part, la
musique est presque inexistante, un autre choix du réalisateur qui
paraît déplacé compte tenu du film qu'il faisait.
Point positif du film : les
moments de poésie (où l'on sent avec délectation l'héritage
d'Allen Ginsberg), narrée par le personnage principal. C'est une
véritable bouffée d'oxygène pour le spectateur comme pour le
protagoniste.
Dommage donc, un véritable acte manqué
sur une belle proposition et un thème noble : la vie
quotidienne et la création. Un film sur des personnages qui ont des
ambitions simples et ne sont pas vaniteux, à l'inverse d'un
réalisateur qui s'est lancé dans de mauvaises directions.
Faustine Marseille, L1
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