MON
AMOUR
Thomas
Ferrand - Projet Libéral (adaptation
hallucinée du Dom
Juan
de Molière)
Des
confettis sur le sol. Un homme. Un bouquet de fleurs. A l’écart,
une femme accroupie. Elle semble attendre quelque chose. «
Moi, me railler de vous? Dieu m'en garde ! Je vous aime trop pour
cela, et c'est du fond du cœur que je vous parle ».
Une chorégraphie se met en place entre les deux corps. L'homme se
met à jouer avec elle comme avec une poupée de chiffon. Il la fait
basculer, valser, tomber. Il caresse ses seins puis son sexe. «Je
vous aime Charlotte je vous aime»
Le jeu semble sans fin. «Je
vous aime Charlotte je vous aime».
Rapidement il n’est plus nécessaire de la guider. Elle exécute
mécaniquement les mouvements qui
lui ont été dictés auparavant. Une pomme est offerte à une jeune
fille du public. La femme se jette par terre. «Je
vous aime Charlotte je vous aime»
Leurs gestes deviennent absurdes presque pathologiques. Pourquoi se
change-t-elle frénétiquement à chaque fin du monologue ?
La
comédie se répète. Une nouvelle fois. Inlassablement. L’homme
s'écrase des pommes sur le torse comme preuve factice de sa bonne
foi. La transpiration perle sur leurs fronts. Il s'approche, me fixe,
mais finit par embrasser ma voisine. Je n’aurais pas voulu être à
sa place. embarrassée ? intimidée ? troublée ? dégoûtée ?
........... flattée ? Je sens une pointe de jalousie monter en moi.
Pourquoi ne m’a t-il pas choisie ?
C.Guettier
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