Ils
se réunissent. Presque cachés. Tous les premiers dimanches soirs au
Live Bar et les seconds au Chat noir. Ils sont discrets et on les a
surement déjà croisés mais on ne leur a jamais parlé.
Pourtant
eux les mots ils savent les manier. Certains sont novices et
hésitants alors que d'autres sont des pionniers bien assurés.
Lorsque
la chance te vient et que tu connais les lieux de rendez-vous, tu t'y
aventures. Au début tu te fais discret. A première vue ils
ressemblent à une secte, une communauté bien fermée, tapis au fond
d'un vieux bar un peu miteux.
Du
coup tu fais profil bas. Tu te tais et écoutes.
Il
y en a un qui monte sur scène. Il déplie son petit papier, ou non.
Il ouvre la bouche. ET LÀ, la magie commence. Un flot de paroles
t'englobe. Elles t'apaisent et te bercent quand il est tendre et
aimant, ou te submergent et te noient s'il est rapide et acéré.
Ces
poètes anonymes se livrent. Puis entre deux passages ils descendent
une pression à tes côtés. Ils discutent et les langues se délient.
Tu parles de la pluie du beau temps mais avec de vrais mots, ceux qui
sont beaux. Si par hasard toi aussi tu écris alors tu sais bien
qu'au prochain rendez-vous tu seras sur scène à leurs côtés.
Pour
écouter, créer, te livrer
ou
simplement te désalterer
tu
sais où te rendre.
Si seul un dimanche,
Si seul un dimanche,
une
blanche
tu
ne veux pas descendre.
Anouck
Gosselin
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