Maël
Nozahic
Galerie Faouëdic à Lorient du 25
octobre au 2 décembre 2012.
On pourrait croire par certains
endroits à l'exposition d'un Henri Rousseau sous acide ayant vu
dernièrement les films de Terry Gilliam, mais c'est bien les œuvres
de Maël Nozahic qui sont exposées dans la galerie de Lorient.
La galerie se compose de deux salles et
d'un étage, entièrement consacrés à l’œuvre de Nozahic,
principalement de la peinture à l'huile, mais aussi des aquarelles
et des collages.
La première pièce donne le ton. On y
voit décliné sur plusieurs toiles un manège macabre au milieu
d'une forêt où accrochés à des rails des chevaux sont poursuivis
par des loups ou des hyènes.
Très sombres et glauques ces peintures
préfigurent le reste de l'exposition, le symbole du loup, de la
hyène et du manège réapparaissant dans beaucoup de peintures de
l'artiste.
On retrouve déjà non loin plusieurs
portraits d’hyènes rigolardes, la gueule grande ouverte où
apparaît à l'intérieur un monstre noir à l'apparence d'un dragon
chinois.
La seconde pièce est plus hétéroclite
et nous montre un peu plus la puissance de l'imagination de
l'artiste. Encore une fois le thème du manège et du cirque revient
sous des aspects malsains, voire morbides, comme cette petite fille à
tête de mort qui se tient entre un chimpanzé mort de rire et une
femme embrassant un paon. On y trouve aussi des peintures encore plus
farfelues, avec cette tête où le cerveau a été remplacé par un
manège, ou ce monstre fou, sans tête, au corps de reptile jaune
tacheté de bleu tenant du bout d'un bras humain une plante où
pousse une tête grisâtre.
Il serait trop long de parler de chaque
tableau tellement les peintures fourmillent de détails intrigants
qui présentent différents aspects de l'univers de l'artiste.
A l'étage de la galerie encore des
peintures où réapparaissent manèges, cirques et autres animaux
apparemment chers à l'artiste, chevaux, hyènes, chimères et lions.
Familiarisés avec l'univers étrange
de Nozahic et à cette patte graphique bien particulière, nous
serions certainement déjà capables de reconnaître entre mille les
œuvres d'un artiste que nous ne connaissions pas avant d'entrer dans
la galerie.
L'exposition m'a relativement plu et
j'ai pris plaisir à me promener parmi ces peintures. La taille de la
galerie correspond bien à l’œuvre de l'artiste car plus aurait
été redondant, l'artiste nous montrant à chaque fois les mêmes
symboles et souvent les mêmes lieux.
N'ayant d'ailleurs jamais entendu
parler de Maël Nozahic, je me suis mis à l'imaginer à partir de
son travail.
M’apparaît alors en tête un homme
torturé, un peu fou, insomniaque et alcoolique, restant cloîtré
dans sa cave pour peindre ses visions cauchemardesques qu'il voit à
travers son esprit malade...
Mais en vérité sous le prénom masculin trompeur "Maël" se trouve une jolie jeune femme d'à peine trente ans (vingt-sept pour être exact) et récemment diplômée des beaux-arts de Quimper.
Mais en vérité sous le prénom masculin trompeur "Maël" se trouve une jolie jeune femme d'à peine trente ans (vingt-sept pour être exact) et récemment diplômée des beaux-arts de Quimper.
Un peu comme Odilon Redon à son
époque, l'artiste n'a pas la tête de l'emploi, et derrière cette
œuvre assez dérangée se trouve quelqu'un de tout à fait normal.
Loïck Camus