TABLE à l'Atelier Alain Lebras, Nantes
Elise Guihard, Romain Rambaud, Cat Fenwick, Marine
Class,
Pierre-Alandre Remy,
Chloé Jarry
J'ai eu ce flyer entre
les mains qui m'a donné envie d'aller voir ça de plus près.
C'est sûrement la table
bleue en lévitation
ou les cinq personnes qui
l'entourent
les bras au-dessus de la
tête
les yeux mi-clos
patientant jusqu'à
l'arrivée
de spectateurs curieux.
J'entre
Ils ne sont pas là.
Je dis zut
puis me déleste de mes
attentes.
Je vois le lino
s'extraire du sol à deux endroits
pour venir s'allonger
mollement sur deux paires de tréteaux
formant des drôles de table incurvées
je ne touche pas
j'aimerais toucher.
Plus loin s'élèvent des
formes violentes oranges et anguleuses faites d'acier
la table éclatée.
Il n'y a pas de textes
pas de photos
juste des sculptures.
Plus loin une grande
plaque de métal perforée de centaines de trous est placée en tension sur un
tronc d'argile
l'acier se cambre et la
terre jaillit
immobile.
Sur une petite table
ronde de café il y a une nappe blanche
sur la petite nappe
blanche il y a une petite cafetière et des petites tasses en porcelaine
dans les petites tasses
en porcelaine il y a du sucre
dans une des petites
tasses en porcelaine avec du sucre il y a une cuillère
mon esprit analyse.
On me dit
"normalement si on
bouge la petite cuillère ça fait Miiiiiaaaouuuu mais là la pile ne marche plus
alors on attend l'artiste qui doit nous en apporter une nouvelle"
Je me dis zut encore
J’aurais aimé découvrir
ça tout seul et être surpris.
Ensuite ça brille
de magnifiques V à
l'envers transpercent comme des montagnes d'or une planche de bois noire
je la scrute sous tous
les angles.
Je grimpe les quatre
marches fragiles d'un étroit escalier pour me retrouver face à la dernière œuvre
de l'exposition
c'est abstrait
c'est une lumière qui
vient du plafond
c'est une nappe colorée
de bleu de blanc de vert et de noir
dessous
c'est encore de la
lumière
dessus
c'est une sculpture en
étain qui
par endroit brille
par endroit est mat
et qu'on ne doit pas
toucher avec les doigts pour ne pas laisser de traces acides.
Je rigole avec deux des
artistes qui tiennent l'atelier
et m'en vais paisiblement
Arthur d’Haeyer
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire