Roman Ondak, Musée
d’art moderne de la Ville de Paris
Du 28 septembre au 16
décembre 2012
Trou de serrure sans
porte ou bien porte invisible ? Comment voit-on ce qui nous entoure
si ce n’est par notre regard qui ne serait que le petit bout de la
lorgnette ?
Mur fenêtre ou
fenêtre condamnée ?
Tableau
photographique activable par un interrupteur, cheminées de tôles
reliées entre elles par une chaîne à mini boules comme celle des
porte- clés d’enfant, cheminées posées à même le sol, en
ronde, cheminées sans toitures et sans fumées, détournées de leur
fonction et de la vie humaine, mais humanisées par la
personnification de la ronde qu’elles forment. Elles sont
solidaires ou bien au contraire contraintes d’être dans la même
situation.
Tableaux
grisâtres ou blancs à la texture des murs de la rue, sur lesquels
sont appliqués des grillages, des filets, ou encore un filtre à thé
percé et retourné qui crée comme un passage vers une autre
dimension, celle du tableau.
Roman Ondak
arrive avec très peu d’éléments à amener le spectateur à se
poser des questions auxquelles il se confronte en imposant une
distance. Les objets parlent d’eux-mêmes, racontent les histoires
des Hommes en fonction de leur association.
Une vitrine en verre
intacte dans laquelle se trouve un objet en verre brisé, me donne
d’abord la sensation que la vitrine est cassée
à l’extérieur. En l’observant bien, je remarque que c’est à
l’intérieur qu’il y a cassure. Ramenée sur un plan humain,
cette œuvre me donne à réfléchir sur l’apparence que les être
humains veulent toujours garder intacte jusqu’au bout jusqu’à ce
qu’il n’y ait plus le choix, le faux semblant d’un Bonheur
parfait alors qu’ils sont en bouillie à l’intérieur. Ou si on
le ramène à une ville par exemple Pékin, dont certains quartiers,
pour la visite du Président Bush avaient été repeints en une nuit
du même gris partout pour unifier et donner l’impression d’une
ville propre alors qu’à l’intérieur il s’agissait bien sûr
toujours des même taudis.
Roman Ondak a aussi
demandé à une centaine de proches de
dessiner leur vision de la ville du futur. Je trouve très
intéressant ce projet car sans le vouloir les dessins avec chacun
leur pâte ont des traits communs. Une belle vision de l’imaginaire
collectif.
Et enfin
Measuring the Universe, 2007, œuvre
entre installation et performance qui convoque aussi bien les
spectateurs que les gardiens de salle du musée, à qui a été
confiée la tâche de noter chaque nom de visiteur au niveau de sa
taille, à l’aide d’un marqueur noir. Cette œuvre installée
dans un grand virage me donne la sensation d’une voie lactée à
échelle humaine.
Exposition
métaphorique à l’allure pourtant
austère qui me réconcilie avec l’art minimaliste et conceptuel.
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