Des ongles noirs sous le vernis
Du
5 février au 24 septembre
Musée de
l'Abbaye Sainte-Croix aux Sables d'Olonne, un nom de musée qui - à
mon goût – n'est pas attirant. Pourtant derrière ces quelques
mots se cache un véritable trésor. En effet, de multiples pépites
d'or s'y trouvent. Nous y trouvons des œuvres de Gaston Chaissac
qui est hautement symptomatique de l’histoire et de l’évolution
de l’art brut avec Jean Dubuffet. Je savais
alors ce que j’allais trouver dans ce musée. Évidement à tort,
car je ne me doutais pas de la présence d’œuvres d’Anita
Molinero.
Elle utilise
des objets sans aucune noblesse, tels que le plastique ou encore le
polystyrène. Ces multiples toboggans, poubelles, et plaques de
polystyrène, après l'épreuve du feu, font preuve d'une grâce
inquiétante. Son rapport à la sculpture est essentiellement
physique et tient, au-delà de la rencontre, d'une lutte plus ou
moins brutale. L'artiste s'attaque à la sculpture au sens propre du
terme, elle creuse, découpe, incise, brûle ou liquéfie la matière
et de ses interventions à haut risque émerge une œuvre chaotique.
Je pense que nous pouvons également parler d'anti-sculpture car les
poubelles, et toboggans sont issus d'un moulage, et nous avons un
retour aux sources et à la matérialité propre du plastique. En
bref c'est un musée à visiter ne serait-ce que pour Gaston
Chaissac, mais avant tout pour l'exposition non permanente de Anita
Molinero, qui fait preuve d'une beauté venimeuse.
Floris
Van-Hilst
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