NOCTURAMA- Bertrand Bonello
Il
y a un mois, le cinéma Katorza programmait le film 'Nocturama' de
Bertrand Bonello dans le cadre des 20 ans du Festival Télérama.
Le
film retrace l'histoire d'un groupe de huit Parisiens qui décident
de commettre des attentats. La sortie du film avait été différée
au cinéma à cause des attentats de Paris, et de ce fait avait été
très peu distribué après ces événements. Dans la même
préoccupation du public français, Bertrand Bonello avait changé le
titre de son film - originellement « Paris est une fête » - en «
Nocturama ». Tous ces éléments avaient donc fait de la diffusion
du film au Katorza un moment unique et propice à la découverte «
d'un des films les plus marquants de 2016 », d'après de nombreuses
critiques.
La
justesse du film se traduit par le choix de Bertrand Bonello de
présenter des personnages de milieux et conditions différentes :
des deux lycéens qui souhaitent rentrer à Science Po, au chômeur
de la trentaine. Les huit personnages ne se rencontrent ni ne se
retrouvent, non pas parce qu'ils ont le même avis sur la politique,
mais parce qu'ils ont la même haine, la même incompréhension et le
même sentiment d'être perdus dans la société.
Le
film ne laisse aucun répit au spectateur, qui est tenu en haleine
tout au long de l'intrigue, notamment grâce à la musique qui aide à
créer un sentiment de doute et de peur permanente. Bonello arrive
également à livrer aux spectateurs des images magnifiques, avec une
lumière parfaitement maîtrisée.
Malgré un thème et une intrigue complexes, c'est un film poétique
et dramatique sur les relations humaines.
L'humanité
de l'histoire réside dans le fait que Bonello arrive à rendre ses
personnages pathétiques - que le spectateur finit par voir comme des
enfants livrés à eux même, n'ayant d'autres solutions que de se
retrancher dans la violence. Il interroge le spectateur sur la nature
des actions violentes, sans chercher à les justifier. On ne peut
être que toucher par un film qui humanise des héros tragiques, et
qui finalement parle davantage de la complexité de l'âme humaine
que d'un groupe de terroristes.
Faustine
Marseille
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