Dans le cadre de l’exposition
« Icônes de l’art moderne, La collection Chtchoukine »
sous le commissariat général d’Anne Baldassari
Du 22 octobre 2016 au 5 mars 2017
Récital, une performance de
François Chaignaud
Le 16 et 17 février 2017
8 Avenue du Mahatma Gandhi, 75116 Paris
D’abord, cette
rencontre avec un lieu nouveau à l’architecture moderne, aérée,
colorée. S’ensuit une découverte par l’intérieur du bâtiment.
Parsemées dans différentes salles sur quatre étages, la
disposition des œuvres de la collection amène la déambulation et
la circulation entre art moderne et contemporain.
À la sortie d’une
salle, je me souviens avoir été surprise par un cartel signifiant
un travail in situ de Daniel Buren : L’observatoire de la
lumière (2016). Ce dialogue permanent entre la création
contemporaine, les pièces de la collection Chtchoukine et ce lieu
d’exposition provoque chez moi une expérience nouvelle.
Venue observer une
collection d’œuvres du XXème, me voilà à la fois spectatrice et
décor d’une performance. Sans le savoir, je me suis rendue à la
Fondation Louis Vuitton l’un des deux seuls jours pendant lesquels
le danseur François Chaignaud performait dans le « Salon Rose,
Henri Matisse ».
Quand j’entre dans la
salle devenue salon, il m’est impossible d’en sortir avant
la fin de la proposition ; et je constate que le nombre de
places face à la « scène » est limité. Après avoir
pris place dans l’espace réservé aux spectateurs, une voix me dit
qu’il est possible de visualiser la performance dans le confort du
sofa faisant partie du décor.
« Aux premières
loges », installée entre un couple et mon père, s’ensuit
une arrivée à capella, du danseur devenu chanteur. Récital
m’apparaît comme nécessitant un temps de pause :
la performance se tient parmi l’impressionnant ensemble de Matisse
et y fait directement référence. François Chaignaud porte un
costume inspiré des drapés de l’Atelier du peintre (l’Atelier
Rose) et danse entouré par Les Capucines à « La Danse
II » d’Henri Matisse. Accompagné par le pianiste Adriano
Spampanato, François Chaignaud chante un texte de Baudelaire sur une
musique de Debussy. Interprète plusieurs chorégraphies datant des
années 1900 par Isadora Duncan, accompagné par le musicien jouant
du Brahms.
Dans l’immensité de la
collection exposée à la Fondation Louis Vuitton invitant à la
déambulation et à la circulation entre les œuvres et les langages,
cette demi-heure pleine de poésie, d’harmonie musicale et
corporelle me fait vivre une expérience spatio-temporelle insolite.
Le contexte et sa
proximité me frappent : Vous êtes vous déjà, en l’espace
d’un instant, retrouvé à la fois spectateur, réel décor d’un
salon pensé par Matisse et assez proche d’un danseur au
point d’entendre son souffle ?
Clara Kientzy
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