Cy TwomblyCAMINO REAL
Gagosian Gallery
4 Rue de Ponthieu (Champs Elysées), Paris
J’entre dans la
vaste pièce, blanche et silencieuse, échappant à la frénésie du
quartier, des avenues et de la foule. Le silence est profond, presque
sacré. Pourtant un bruit attire le regard.
De
hautes et larges toiles encerclent les visiteurs, bruyantes de par leur
contraste avec l’atmosphère immaculée du lieu, polyptiques, presque
jumeaux, unis contre la froideur des murs.
Des
couleurs fortes, chaudes, jaillissent par gestes successifs répétés,
inlassablement. Les fonds de verts surnaturels trompent l’œil, crient
leur force aux spectateurs. Les couleurs se détachent en couches
successives. La gestuelle sur l’aplat parfait. Elles avancent vers nous,
se décomposant comme pour mieux être vues, un simulacre d’éclaté
industriel. L’abstraction plate semble exploser.
On s’approche, on cherche à comprendre cet effet d’optique, on recule. On contemple.
Camino
Real. On s’interroge. Sommes-nous en présence de comédiens?
Assistons-nous à une représentation? Étonnamment, la question demeure
sans réponse, et les tableaux évoquent autant l’œuvre de Tennessee
Williams qu’ils gardent leur secret. On cherche des signes des
personnages de la pièce de théâtre
Casanova, Esmeralda, Don Quichotte? Pas de réponse.
On
ne peut qu’assister aux jeux de couleurs, la légèreté du travail,
pourtant si acharné, et se perdre un temps dans le ballet des touches de
couleurs successives.
Théo FERRÉ
Théo FERRÉ
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