TRANS-FORME
Moebius
Fondation Cartier (Paris)
12 octobre 2010 - 13 mars 2011
Il y a quelque chose de fou ici, quelque chose de follement contrôlé. Peut être est-ce l’idée d’un univers entièrement matérialisé par l’expérience déraisonnée du rêve ?
En proie à toutes les angoisses de l’abstraction ; il erre dans ses
mondes artificiels de papier et d’équations, sujet aux métamorphoses. Et
alors que le vide infini s’ouvre sur la transfiguration spirituelle de
L’Incal, la simplicité du dessin apparaît. Tout y est réuni, en transe,
pour formaliser la réalité rêvée du monde. Formaliser l’expérience du
moi extériorisé. Nos quotients oniriques, décuplés par l’ultra-fluidité
des cristaux se peuplent de particules virtuelles. C’est imminent. La
face bis du Désert B entre en fluctuation. Le ciel se terrifie. Le temps
se réifie.
Le chant du sorcier souffle un amour éventrant. Les Sept directions se
matérialisent en torrents de couleurs et de traits foisonnant sur le
blanc du papier. Les substances à rêver ne sont plus que des illusions
perdues sur une terre aléatoire évaporée. Le désert en musée se
travestit, tandis que ses formes s’exposent à notre inconscient. On se
défausse de penser, se laissant guider par le rythme effréné des pages
griffonnées. Il est des figures que l’on peut compter sur les doigts de
celles qui nous sont contées. Il est une musique schizophrénique qui
raisonne sur l’horizon. Il est une science démesurée dans l’épaisseur
d’un cheveu d’encre glissé sur une page de BD.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire