Je
me présente devant la porte discrète sensée mener à l’exposition. Pas
un bruit, peu d’indications. Me serais-je trompé ? Porte ouverte : c’est
bien là, les œuvres exposées en témoignent.
Mes
premiers regards vont à deux œuvres placées au milieu de la chapelle :
deux « pelotes » de fils entrelacés, aux couleurs variées qui rompent
avec la sobriété de la chapelle. J’ai bien envie d’aller observer cela
de plus près mais en garçon sage et discipliné, je commence l’exposition à son début.
Certaines œuvres m’arrêtent, notamment ce fameux, Faux monochrome (Olga Boldyreff). Laissez-moi vous le décrire : Un monochrome à
la manière de Klein dans une teinte de gris. Seulement celui-ci n’est
pas peint mais rempli de bandes de laine de largeurs irrégulières. Je
vous laisse imaginer le résultat. Outre l’aspect esthétique que
j’affectionne, j’aime la façon dont l’artiste arrive à nous surprendre
dans la forme à partir d’un thème déjà amplement traité.
Je
continue le voyage auquel nous invite Olga. Celle-ci me devient de plus
en plus familière. En effet, l’exposition est faîte de telle sorte que
l’artiste nous présente en même temps que ses œuvres, les œuvres et
artistes (Kasimir Malévitch, André Cadere, Alighiero e Boetti pour n’en
citer que trois) qui l’ont influencée, inspirée tant dans les idées que
sur la forme. J’apprécie cette mise en regard des œuvres et des
influences de l’œuvre. Cette présentation enrichit les œuvres et notre
compréhension de celles-ci.
Je poursuis. J’arrive enfin à ces deux « pelotes » qui m’ont marqué dès mon entrée. Les deux pièces s’intitulent Les devenirs.
De plus près, ces deux pièces m’intriguent. Que représentent-elles ? Où
vont ces fils sans commencement ni fin ? Je me perds à essayer de
comprendre. Devrais-je me satisfaire de l’aspect esthétique, qui me
plaît tant ? Je médite encore. Voilà l’interprétation que j’en fais
finalement : l’ œuvre montre la complexité de la Vie. Non pas la vie
d’un individu particulier mais la Vie en général qui ne commence et ne
finit jamais vraiment. Je suis satisfait de cette interprétation.
Le
voyage touche à sa fin. Un dernier coup d’œil avant de rentrer. J’ouvre
à nouveau la porte, dans l’autre sens cette fois. La fraîcheur de
l’extérieur me glace. On était mieux à l’intérieur…
Sébastien Gal.
L1 Audencia
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