Du
14 septembre au 14 octobre 2018
Le festival de la
Quinzaine Photographique Nantaise consacrait cette année son
festival au thème des « Invisibles ». Au travers des
divers lieux d'exposition, nous avons alors pu déambuler et
découvrir de multiples portraits d'individus en marge de la société,
de personnes dites « invisibles ». Des témoignages
photographiques marquants, avec notamment le travail de Pierre Faure,
nous dévoilant la montée de pauvreté dans les zones rurales
françaises ou encore celui de Danila Tkachenko, capturant des hommes
ayant décidé de s'extraire de toute civilisation dans les forêts
de Russie. Le travail de Stéphane Lifshitz était alors également
mis à l'honneur au Temple du Goût.
Collectionneur de
photographies qu'il acquiert dans les brocantes depuis de nombreuses
années, Stéphane Lifshitz nous dévoilait pour la première fois
ses portraits de couples homosexuels anonymes des années 1900 aux
années 1960. D'une pudeur élégante, ces photographies amateurs
nous montraient des couples dans leur intimité, à la fois au
travers de clichés pris sur le vif ou au contraire, plus travaillés
telle une séance chez le photographe. Un seul regard, une seule main
posée délicatement sur son partenaire suffisent pour nous dévoiler
leur relation intime devant l'objectif. Cette collection témoignant
d'une liberté, permet à l'artiste de nous retranscrire une autre
image de cette société en marge, loin des idées reçues comme il
le souligne lui-même : « Être pédé ou lesbienne,
c'était s'inscrire dans une généalogie de souffrance, de destins
dramatiques, pour ne pas dire tragiques. Pourtant ces images que
j'avais trouvées au cours des années me racontaient une autre
histoire. » Une autre histoire en effet, celle d'une
homosexualité décomplexée, douce et ludique. Cette collection de
portraits nous questionne alors sur l'exposition des relations
homosexuelles et donc identitaire dans la société. « Peut-être
avaient-ils réussi à négocier quelque chose avec leur famille,
leur milieu professionnel ou la société dans son ensemble »
énonce l'artiste. La discrétion restant sans doute le maître mot
de leurs amours.
Blandine
Langlois
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