Du
12 septembre au 10 décembre 2018
Mon
train arrive à Paris.
Je
cours vite jusqu’au Centre Pompidou, j’ai peur d’arriver trop
tard et de rater l’exposition. Ce serait dommage quand même. Venir
jusqu’à Paris pour voir la rétrospective dédiée à Franz West
et la louper.
Escalator,
escalator, escalator, encore et encore. Ça y est, j’y suis.
J’entre.
L’exposition
commence avec une vidéo de Franz West tournée par son ami Friedl
Kubelka.
Je me balade un peu partout, je lis les cartels. J’aimerais tout toucher, glisser mes pieds dans les méduses d’un Paßstücke accroché au mur.
Je me balade un peu partout, je lis les cartels. J’aimerais tout toucher, glisser mes pieds dans les méduses d’un Paßstücke accroché au mur.
On
n’a plus le droit de toucher à rien maintenant.
Dans
un coin, au fond, il y a d’autres Paßstücke
avec lesquels on peut jouer. On peut se glisser avec derrière un
rideau blanc et en faire ce qu’on veut. Comme dans l’exposition
originelle.
C’est
rigolo. J’ai envie d’essayer mais j’ose pas.
Je
m’approche, tout le monde me fixe. Je tripote cet objet ludique
puis le repose.
J’irai
pas me cacher avec aujourd’hui.
Je
continue à errer dans l’exposition. Je suis un peu déçue, je
pensais que ça me parlerait plus.
Je
me dirige vers la sortie et c’est là que je les vois. Ces grosses
sculptures en papier mâché.
Elles
reposent fièrement, toutes ensembles, sur leur socle. Je suis
hypnotisée. Je m’en approche, les regarde sous toutes les
coutures. J’aimerais pouvoir passer mes doigts dessus, sentir les
bosses, la texture. J’imagine Franz West les modeler.
Je
regarde les couleurs, tout est mélangé. Je me fais la réflexion
que j’aimerais bien voir un peu de orange entre ce parme, ce rouge
et ce noir.
J’ai
à peine le temps de baisser les yeux que je distingue une petite
tâche de peinture orangée dissimulée.
T’es
fort Franz, t’es fort.
Il
est temps de m’en aller.
Au
moment de sortir de l’expo j’aperçois une vidéo de Franz West
encore une fois tournée par Kubelka, trois
décennies après la première.
Je
la regarde, il me regarde.
Il
sourit. Je souris.
Voilà,
c’est fini.
Je
sors.
Heureusement
que je suis arrivée à l’heure.
Talhùla
Deray
Grupp
mit Kabinett, ensemble de 8 sculptures. Papier mâché, gaze, tables.
Les
Passstücke ou Adaptives (« pièces
à adapter », « Adaptatives ») sont des sculptures
en plâtre et papier mâché à la matière irrégulière nommées
ainsi par Franz West
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