Musée
de l’Orangerie, Paris
Exposition
du 17 octobre 12018 au 14 janvier 2019
J’arrive à l’orangerie,
j’enlève mon sac à dos, je prends un billet, j’entre dans
l’exposition.
Il y a une drôle de lumière ici,
je m’approche du premier cartel et l’on m’informe de qui sont
ces drôles de toiles et ces sculptures féériques mystérieuses.
« Paula Rego est une artiste
ayant étudié à l’école de Londres, attachée à sa culture
portugaise. »
Je m’approche des premiers
tableaux, il y a des jeunes filles jouant avec un chien, elles sont
dans un mouvement immobile. J’ai du mal à me concentrer sur les
tableaux parce que l’on m’observe, derrière moi il y a une
rangée de sculptures étranges. Des monstres que Paula crée afin de
réaliser ses tableaux vivants (par la suite retranscrits sous la
forme de très grands pastels). Une sculpture attire mon attention,
il s’agit d’un gros bonhomme mélancolique en tissu.
Je passe dans la seconde salle
sombre et ornée de gravures illustrant des contes. Je m’approche
pour voir la finesse du travail et j’entre dans l’histoire. On me
dit que Paula « grâce à l’obtention d’une bourse de la
fondation Calouste-Gulbenkian, se plonge dans l’étude des contes
et leurs illustrations ».
Je continue mon chemin et elles sont
là ces grandes peintures à l’acrylique. « Les bonnes »
1987. Les couleurs sont froides, la scène angoissante, les
personnages nerveux, des bonnes menacent de tuer leur maîtresse.
« La famille » 1988. Un homme pantin manipulé par deux
femmes. Paula et ses filles aidant son mari malade (sclérose en
plaque paralysante). Elle peint sa famille courageuse face à une vie
dure. Dans un coin de la salle il y a un dessin de Louise Bourgeois,
il est bien là.
Il y a des peintures et de grands
pastels sur tous les murs, Paula ne raconte plus mais crée un
nouveau conte. Il y a des femmes-chiens, elles sont puissantes,
indépendantes. Des danseuses, qui s’inspirent de la danse des
autruches de fantasia, fortes, massives, le visage dur, certaines
nous regardent. Une interprétation d’une photo de la guerre
d’Irak. Des femmes en « fête », le visage dur, elles
se représentent jouant de l’accordéon au bord d’une plage
qu’elle a bien connue, elle semble souffrir. Sa fille en fée bleu
parlant à Pinocchio, et son mari sculptant celui-ci. Des
illustrations de Peter Pan (l’enfant qui ne voulait pas grandir,
son conte favori). Et puis, à la fin je retrouve ce gros bonhomme en
tissu que j’avais rencontré en début d’exposition. Je l’imagine
jouer seul dans son atelier avec cette poupée de chiffon, la placer
dans différents endroits, la placer dans différentes positions.
Elle prend des pastels « plus tactiles pour rendre la
palpitation des chairs » ici c’est un triptyque, cet homme
qui sue est un personnage d’une histoire de Martin Mc DONAGH
« Pillowman » (l’homme oreiller) étouffant les enfants
pour qu’ils n’aient pas une vie de souffrance. Pillowman
représente ainsi son père un homme doux et dépressif. Ils sont
ensemble dans ces tableaux de pêches sombres, mélancoliques,
l’exposition se termine là.
Garret Lila
Paula Rego
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