lundi 19 mai 2014

Perturbations, Céleste Boursier-Mougenot

Perturbations, Céleste Boursier-Mougenot


Perturbations, Céleste Boursier-Mougenot
aux Abattoirs à Toulouse (FRAC Midi-Pyrénées)
du 31 janvier 2014 au 4 mai 2014.





Nef des Abattoirs je traverse, pour atteindre le vide laissant apparaître le sous-sol : une pluie file devant mes yeux et touche les peaux transparentes des toms. Paiste, pourquoi n’avez-vous pas scintillé ?
Descendons les escaliers blancs sur notre droite : le Carré d’eau finissant par vibrer lui aussi dans une logique de fission nucléaire Pacifique, semble finalement orchestrer ce ballet d’une beauté absurde. Maria, que dis-tu ? Des pianos à queue glissant, se cognant sans même entendre leurs cordes vibrer ? Du bois de cerisier.
Ce canapé Chesterfield renvoie la couleur de ton subwoofer, mais non, pas le temps d’en goûter le plaisir, des images N&B s’inversant scintillant inondent la rétine concave déjà condamnée. Avec cette télécommande tu fais survivre le flux pendant que le drone survole déjà mes zones auditives associatives.
Allongés dans le noir, nous nous laissons envahir par ces corps sonores. Ils nous dévorent sensuellement : je suis l’heureuse impuissance. Hypnotisés nous sommes dans ces Dunes de Smarin : peut-être t’évoqueront-elles le confort des Liquid Crystal Environments ?

Julie MENGUY
L'oeuvre averses de Céleste Boursier-Mougenot (© Peter Van Balmoos)



Supportive, Gustav Metzger au MAC de Lyon, en 2013 (pdf)

Une vidéo de l'exposition réalisée par Le mur dans le miroir

A Propos du Labex OCEVU, partenaire de l’artiste Céleste Boursier-Mougenot aux Abattoirs de Toulouse



Bill Viola au Grand Palais

Bill Viola

Artiste : Bill Viola
Commissaire : Jérôme Neutres
Lieu de l’exposition : Grand Palais 3, Avenue Du Général Eisenhower, Paris 75008
Les dates : 5 mars-21 juillet 2014
Site internet : http://www.grandpalais.fr

L’œuvre de Bill Viola a été présentée dans de nombreux musées du monde, mais c’est la première rétrospective en France, ainsi que la première exposition dédiée à l’art vidéo.
J’ai visité avec beaucoup de surprise chaque salle plongée dans une pénombre presque constante. Les salles, l’une après l’autre, proposaient de nouvelles vidéos évidemment, mais aussi de nouvelles compositions et installations de projections. J’ai été touchée par la diversité des formats, tantôt des petites télés, tantôt un unique format très allongé ou encore une installation avec plusieurs écrans les uns après les autres faisant se mélanger deux vidéos. A chaque moment l’œil est captivé, attiré par des mouvements, des couleurs, des histoires, il n’y a pas de pause il se passe toujours quelque chose même si c’est imperceptible (des ralentis sans fin par exemple, qui pour moi créaient une immense tension)
Pour ma part je ne connais pas bien l’art vidéo et je ne me suis jamais beaucoup intéressée à ce médium. Souvent dans les expositions les vidéos ne me parlent pas, je n’arrive pas à les comprendre ou alors je les trouve sans intérêt. C’est assez rare que cela me captive et pourtant je suis allée voir cette exposition qui est assez longue à visiter et je ne me suis jamais ennuyée, les vidéos racontent énormément de choses et quand je ne les comprenais pas vraiment elles étaient juste incroyablement belles. Je n’avais pas envie de partir je voulais rester revoir les vidéos et jusqu'à aujourd’hui je sais que je retournerai voir l’exposition avant qu’elle ne se termine. Je pense que c’est peut- être une bonne chose d’y aller deux fois car effectivement c’est une longue exposition (il y a des vidéos qui durent 30 minutes), qui peut demander certaines formes de concentration. Et en sortant de l’exposition et les jours qui ont suivi j’interprétais ce que j’ai vu, de ce fait j’ai très envie d’aller revoir ces vidéos en ayant réfléchi sur le travail de Bill Viola afin de peut être saisir encore autre chose de ses images ou bien d’en être touchée différemment.



Elisa Ramirez L1 (2013- 2014)





dimanche 11 mai 2014

NOUVELLES HISTOIRES DE FANTÔMES


GEORGES DIDI-HUBERMAN ET ARNO GISINGER
14/02/2014-07/09/14
Palais de Tokyo

Jusqu’au 7 septembre, le philosophe et critique d’art Georges Didi-Huberman et le photographe Arno Gisinger proposent, au Palais de Tokyo, l’exposition « Nouvelles histoires de fantômes »; un travail d’installation de photos et vidéos s’inspirant de l’Atlas Mnémosyne réalisé par le travail de recherches qu’Aby Warburg entreprit entre 1923 et 1927. Cette exposition fait écho à l ‘exposition Atlas réalisée par Didi-Huberman en 2010 au Musée national centre d’art Reina Sofía à Madrid et à l’exposition réalisée par Didi Huberman et Arno Gisinger au Fresnoy en 2012 dont elle reprend le dispositif.
L’Atlas de Warburg se construit comme une bibliothèque d'images organisée en différentes planches, correspondant chacune à un thème, qui recensent tout un panel iconographique issu de l'histoire de l’art.Nouvelles histoires de fantômes traite de la planche 42 de cet Atlas, consacrée au motif de la Pietà et des lamentations que les vivants murmurent, profèrent, hurlent ou chantent devant leurs morts.
Ici, les 2 artistes prolongent cette réflexion sur la « tragédie de la culture occidentale» dans une relecture des travaux de Warburg.
L’exposition est introduite par une projection de la vidéo Mnémosyn 42, qui propose différents points de vue de la planche 42 de l’Atlas Mnémosyne. Un escalier mène ensuite à une coursive surplombant l'espace principal de l'exposition. Sur le sol, au-dessous de nous, sont projetés des extraits de films et des photos sélectionnés par Georges Didi-Huberman. De Pasolini à Godard, en passant par Eisenstein, les images de fiction se mêlent à des images d'archive, documentaires, anthropologiques, ethnologiques ou photographiques, qui viennent prolonger la thématique du deuil et proposent ainsi une mise en espace sonore et visuelle de l’énergie déployée par les vivants autour de leurs morts. Sur les murs de ce même espace, Arno Gisinger présente la pièce photographique Atlas , suite. L’artiste a photographié pendant 3 semaines l’exposition Atlas citée plus haut. Il en présente aussi bien le montage que le démontage ; on aperçoit des œuvres emballées, empaquetées, des perceuses, des balais, des caisses, ainsi que les œuvres alors présentées. Atlas, suite est un travail d’interprétation et de remontage, un essai visuel sur certaines constellations d’images à partir desquelles de nouvelles rencontres, de nouvelles significations surgissent.

Anjeli Pillay