mardi 29 mars 2011

TRANSFER 2008 > 2010

TRANSFER 2008 > 2010
Du 21 janvier au 6 mars 2011
Musée des Beaux-arts de Nantes

Partir, là bas, ici, ailleurs, prendre un nouveau départ. Se transformer, s'adapter comme on mue. TRANSFER, c'est d'abord l'histoire d'un voyage : celui de quatorze artistes, qui, dans le cadre d'un partenariat entre six musées ou lieux d'exposition français et allemands*, s'en vont à la découverte d'une ville ou d'un pays voisin, à la fois reconnu et inconnu. C'est de l'adaptation, de la confrontation culturelle mais aussi sociale qui résulte du voyage, dont viennent témoigner trois des acteurs de ce projet, en dialogue avec cinq autres artistes "invités". Entre jeux de hasard dramatiques (Ivan BAZAC), portraits rendus muets par leur renversement (Antoine PETITPREZ), chutes mimées (Freya HATTENBERGER), plans volontairement obscurs (Cécile DESVIGNES) et reflets trompeurs (Roseline RANOCH), les artistes nous font ressentir avec force la détresse liée à la perte de tout repère géographique, culturel, social. A l'entrée de l'exposition, un minuscule "camion-poubelle " (Régis PERRAY) semble peiner à tirer derrière lui un immense sac de déchets, comme l'on croulerait sous le poids de son passé, d'une identité culturelle forte qui aurait du mal à trouver sa place dans un quotidien où tout a été reconstruit. Plus loin, une montagne de collants mêlés à été couverte, d'un même bloc, de rayures multicolores (Elsa TOMKOWIAK). Tentative d'élimination de la matérialité au profit du pigment, l'artiste semble essayer vainement de camoufler la masse, sans jamais parvenir à en saisir autre chose que la surface, pour faire oublier l'objet "collant", pour y détruire les individualités.

Un journal intitulé "Transfer", retranscrivant en détail l'intégralité du projet d'échange à l'origine de l'exposition et les travaux artistiques qui en ont découlé, est vendu à l'entrée de la librairie du musée.

Laure MASSON
* Le Musée des Beaux Arts de Nantes, le MUBA de Tourcoing, le FRAC de Dijon (France) ; le Kunstmuseum Mülheim an der Ruhr, le Museum Ostwall de Dortmünd, et le Städtisches Museum Abteiberg de Mönchengladbach (Allemagne).



Indian Highway IV


Affiche de l’exposition, Dayanita Singh,
Seema shetty's kitchen view”, chembour, 2008





























« Indian Highway IV »
Musée d’Art Contemporain de Lyon
Exposition du 24 février au 31 juillet 2011
du mercredi au dimanche de 12h à 19h

Commissaires : Julia Peyton-Jones, Hans-Ulrich Obrist, Gunnar B. Kvaran, Thierry Raspail.

MAC de Lyon, Cité Internationale
81 quai Charles De Gaulle
69006 Lyon



 [Je m’en vais vers une nouvelle contrée à caractère indéterminé] [Une destination inconnue où l’avenir est artistique. Où le passé reste ce qu’il est.] [Je sors de l’ascenseur et j’entre… une exposition nomade dans un White cube au parquet ciré. Welcome to Indian Highway.] [Tableaux Micros Vidéo Os. Sables Cire Acier] [Maquettes Sculptures Installations Microorganismes. Couleurs Saturation Noir et Blanc. Courbes Lignes Axes. Masse Cassure Bloc Concentration]      [Mondialisation Mutation Position. Sectarisme Totalitarisme Pessimisme. Liberté Sécurité Pensée] [Mouvement Foisonnement Engagement.] [Couple Singularité Virtuelle Irréelle Incident Violence Instinct Sensorielle Moderne Sourd Nuage Noir Enveloppé Densité Saturation Ouïe Odeur Distance Possibilité Accroissement Indépendant Alvéole]

[Impact] [Flux] [Communauté]


 
[Je m’arrête. Le cartel me signale « Growing, Hemali Bhuta, 2009/2011 ». Installation de bâtonnets d’encens, suspendus par des fils de néons. Entre être et devenir, impérissable et éphémère, processus de construction et perfection de la création. Une œuvre pleine de contradiction ? J’aurais voulu l’explorer mais l’espace est saturé. J’aurais aimé rester mais l’odeur est entêtante. Si j’avais pu voir au travers… mais la densité est trop importante.]

[Répulsion fascinée] [Panorama détaillé] [Enfermement libéré]

Violette Poinclou
















































































Hemali Bhuta « Growing » 2009/2011 
Encens et fils de nylon, 300x200x300cm

Ruben Brulat

La galerie Confluence
Ruben Brulat
Primates
03.03.2011 au 30.04.2011


Les photographies sont tirées en grand format. Le sujet est systématiquement placé au centre. Les paysages exotiques accueillent un corps nu. On obtient les jolies images, faciles d'accès, ne supposant aucun effort de la part de spectateurs. C'est le genre de production destinée à une consommation hâtive. Il n'y a qu'un enjeu formel de décoration d'intérieur : faire une image agréable à la rétine. Ruben Brulat emprunte l'esthétique du fond d'écran dont Internet regorge. Par le biais du communiqué de presse on tente de donner un air d'intelligibilité à cette production plastique, en utilisant le procédé de valorisation. Autrement dit quand une chose ne dégage pas une qualité en soi par une interprétation qui passe par une mise au langage de l'expérience de cette chose, on peut par le moyen de langage essayer de la faire correspondre à une chose qui a déjà été reconnue comme ayant de la valeur.
Le titre Primates évoque primitivisme ce qui ne correspond pas à mon sens aux photographies dans lesquelles on voit un individu qui s’abandonne dans des milieux hostiles, ce qui contredit totalement le désir de survie primaire d'un être vivant primitif.
Je n'arrive pas à voir non plus en quoi il s'agirait d'une performance, voir même comme propose le communiqué de presse « plus qu'une performance » car la dernière inscrit un acte dans la durée et lui donne une qualité intrinsèque, on peut aussi ajouter que l'art corporel qui fait partie du contexte des années 70 et qui participe à la dématérialisation de l'œuvre s'oppose à la manière classique dont les photographies sont présentées dans la galerie, ce qui balaye toute possibilité d'une ou des performances.
On voit revenir plusieurs fois dans le texte la relation entre corps nu et le paysage, voyons quelles sont ces propositions:
1. « Les être humains font partie de la nature » affirme l'artiste.
2. « Il cherche la symbiose entre le corps humain et son environnement. »
3. «Il met en scène (...) son corps nu (...) parmi les éléments naturels au point de se fondre en eux. »
4. « Il recherche l'harmonie entre l'Etre et la Nature. »
5. « Il oppose immensément grand (Paysage) à l'infiniment petit (Homme). »
La première proposition trouve vite ses limites, regardons dans un dictionnaire la définition du substantif Nature. D'abord  dans TLFi :
« NATURE, subst. fém.

I. Ensemble de la réalité matérielle considérée comme indépendante de l'activité et de l'histoire humaines.
 (...)
II. Nature humaine ou absol. nature (p.oppos. à civilisation, culture)
 (...)
III. [La nature d'une chose, d'un être]
 (...)  »
Regardons également dans Vocabulaire technique et critique de la philosophie de André Lalande :
« NATURE, G. ; L. Natura ; D. Natur ; E. Nature ; I. Natura.
I. Nature d'un être
 (...)
II. La Nature, en général
 (...)
Critique
Les deux grandes divisions que nous avons adoptées sont indiquées par Descartes, Méditations, VI, 10 ; et par Kant, Critique de la raison pure.
Nous croyons (...) qu'il y aurait grand avantage à réduire autant que possible l'usage de ce mot. (...) On peut, dans bien des cas, le remplacer utilement par des termes moins vagues. (...) Ces sens donnent une valeur précise à l'opposition de l'Homme et de la Nature, de l'Art et de la Nature, sur laquelle on continuera sans doute à faire des jeux de mots philosophiques, mais dont il ne semple pas qu'on puisse se passer. »
Les trois propositions suivantes ne sont que de la paraphrase d'une seule idée
Pour commencer définissons le substantif Symbiose, utilisons à nouveau TLFi :
« SYMBIOSE, subst. Fém.

A.  BIOL. Association durable entre deux ou plusieurs organismes et profitable à chacun d'eux.
 (...)
B.  Au fig.
1. Fusion, union de plusieurs choses; association étroite et harmonieuse entre des personnes ou des groupes de personnes.
 (...)  »
Il me paraît évident que le lieu d'intervention auquel Ruben Brulat accède afin de prendre les clichés ne tire pas de profit du photographe, tandis qu'on peut affirmer la situation inverse. De ce fait on devra prendre le sens B. de la définition de Symbiose. Ce qui montre que ces propositions ne sont que de la paraphrase d'une seule idée.
La cinquième proposition nous laisse perplexes, est ce qu'on entend ici la grandeur physique ou bien d'autres choses ?
Et enfin la phrase « la fusion avec la nature [n'est pas] possible sans combat » qui vient contredire tout le propos tenu jusqu'au présent. Sauf si on fait l'extension du domaine biologique à la psychologie pour constater que ce rapport est pervers car il mélangera alors à la fois collaboration et opposition.
Il y a d'autres pistes de développement de la critique du discours cliché tenu par les galeristes et certains artistes tels que « approche [de l'artiste] est intime, universel et suggestive et fascine par sa complexité et son mystère. »


Victor Prokhorov


R^V #2

R^V #2

Atelier Alain Lebras, 10 rue Malherbe, 44000 Nantes
Du 2 Mars au13 Mars
Laure Chatrefou, Adrienne Sabrier, Pierre-Yves Hélou.
         
   Rêvolution
Un mot proposé à un collectif de jeunes artistes,
rêvolution
il n'est pas ici question de la révolte ou de révolution au sens politique et social du terme.
Mythes
Utopies
Fantasme
Rêverie

Commençons par le commencement,

"J'ai avorté à 27 ans."

A peine le pas de la porte franchi, mon attention est happée par la vidéo à l'entrée.
La phrase me marque. J'aperçois la télé. Seul face à une chaise. Je m'assieds.

"Je mange,
je n'arrête pas de manger,
si j'étais un homme, je m'appellerais Gérard…"

On voit une femme se dandiner, sûrement l'artiste. La vidéo est clownesque, pourtant elle a un caractère grave, dérangeant, nous interpellant.

"J'ai avorté à 27 ans."

La première phrase résonne, on voit l'artiste, une poire dans la bouche, le tuyau autour du cou. Elle s'étrangle.
Sans doute une poire à avortement, du moins j'interprète.

"Je suce la décadence"

On est emmené ailleurs, on s'interroge,
sonné par ce registre étrange entre le burlesque et le dramatique,
Beethoven résonne,
visage repassé,
la femme se repasse maintenant le visage,
elle a un rouge à lèvres vif
re-montage, repassage
elle se repasse les seins
allongée

Le repassage, la femme repasse,
la femme repasse dandinant ses fesses
elle se repasse la face,
face à face avec nous, spectateur-voyeur
se repassant la face devant la glace comme le maquillage
pourquoi se maquiller quand on peut se repasser.

"J'ai aimé trois, quatre, non…cinq hommes dans ma vie, enfin…je ne sais plus…"

Mes yeux se décrochent alors de cette vidéo, un peu perdus, déboussolé, mon regard vacille, cherche, scrute,
une table cimetière, une série de dessins, fragiles, minutieux, dessins oniriques…
Mon œil se pose. Je m'arrête. Là, au fond de la salle, un masque en céramique, un masque de lapin.
Derrière le masque se trouvent trois photos, le masque retourné, les portraits d'un homme de face et de profil l'entourent.
J'apprends que l'intérieur du masque est l'empreinte du visage de l'homme.
Un masque recto-verso,
une face animal, une face portrait
L'homme à la trentaine, voire la quarantaine,
les photos sont identitaires,
elles se disent neutres,
l'homme a un visage singulier,
un visage froid, qui a vécu
un visage assez maigre, peut-être est-il malade.
Je l'imagine portant le masque,
Pourquoi le lapin?
La question m'obsède,
Un Don Juan?
Non, pas assez séduisant.
Un lapin…
Un mac? Un proxénète à tête de lapin?
Il baise, le proxénète? Il teste la marchandise?
Baiser comme un lapin,
Quelle est cette chimère?
L'homme à la tête de lapin.
Je fixe du regard le masque, il me sourit,
vous savez, ce petit sourire moqueur en coin.
Peut-être un athlète, discipline 100 mètres haie,
non, non, trop maigre, trop maladif.
un violeur,
un cuisinier,
un coursier,
un facteur,
un cambrioleur,
ça y est, il braque des banques avec le masque de lapin,
on le surnomme l'homme-lapin,
mais pourquoi le lapin…
…parce qu'il court vite.
pourquoi pas.


Enfin, je discute avec l'artiste, j'apprends que mon homme-lapin est musicien,
qu'il existe six autres masques, qu'ils faisaient tous partie d'un spectacle.
L'homme est guitariste.
Pourquoi le lapin?
Simplement parce que sa façon de jouer, sa musique, ressemble à la course d'un lapin.
J'aurais préféré ne pas savoir.
Weiler Justin  


Hervé Guibert

Hervé Guibert, photographe

Maison Européenne de la Photographie
9 février - 10 avril 2011
Commissaires d’exposition : Agathe Gaillard, Christine Guibert
http://www.mep-fr.org/

L'écrivain Hervé Guibert n'a cessé de prendre des photographies; de sa jeunesse, jusqu'à sa mort prématurée causée par le Sida. La photographie l'a peut être accompagné comme une ombre accompagne un corps.

Une collection de près de 230 photographies sont exposées; présentées dans l'ordre chronologique, l'œuvre apparaît comme une constellation; aucune direction définie, sinon celle du temps. La diversité des images prises témoigne de son activité d'écrivain, de ses rencontres, de ses périples, d'une certaine solitude.
Parmi les portraits d'amis ou d'amants, Hervé Guibert arrive parfois à saisir un instant de grâce fragile – la série sur ses deux tantes tient de la fascination; - d'autres photographies sont pleines de promesses, mais gardent l'aspect borgne et vague de la première tentative...
L'à peu près – le défaut agaçant de certains clichés exposés.
Peut être que la mauvaise qualité des tirages récents y est pour quelque chose ?

Hervé Guibert, à l'aide de l'image photographique, touche du bout des doigts; une étreinte suit; on l'a trouvera dans son œuvre écrite. Il se disperse, cherche et se cherche: l'autoportrait revient, toujours, où il s'observe - et s'offre obligatoirement, plein de pudeur; son regard songeur et perçant y est toujours présent... un peu hanté.
Ses plus belles photos sont possédées par une lumière diaphane dont il a le secret; qu'elle irradie la scène prise par sa présence, qu'elle soit discrète, dissimulée derrière un voile – elle vient invariablement faner l'aspect physique de ses sujets; afin de mieux les faire resplendir... sous la forme d'apparition, ou de spectres en chair – en pleine jeunesse.

Félix Rodriguez-Sol


Ruben Brulat

_ J'pense que la première j'étais trop…trop excité par le truc. J'ai oublié d'appuyer. Après, la deuxième fois je suis allé dans l'eau, et là… j'regardais mes bras, j'les voyais plus, enfin je les sentais plus. C'était vraiment assez magique ! Et … et quand j'ai voulu me relever, j'étais complètement tétanisé au niveau des muscles tout ça. Donc c'était limite. On va dire. C'était limite.
_ C'est toujours tout seul que vous faîtes les photos ? 
_ Ouais
_ C'est le soir, y'a pas de lumière en fait. Y'a juste la, la, le…crépuscule et donc… toutes les photos sont faites au moment où y a cette lumière un peu bleue. Voilà, quand y'a plus le soleil mais quand y'a encore de la luminosité. Bah comme maintenant.
_ C'est vraiment "Into the wild", comme le film. Il est très très beau ce film. C'est un film absolument… Moi j'ai pensé à ça dès que j'les ai vues ces photos. J'ai pensé à ce film.(…) Ah il faut voir ce film. C'est un film sur d'autres valeurs de voir la vie et l'environnement et le rapport aux autres aussi.
_ Les couleurs sont magnifiques hein.
_ Le corps nu, comme ça… plongé au milieu de la ville… à  l'intérieur de la femme… c'est très sexuel ça. Avec des courbes très…
_ Quelque chose  de très… de très soumis.
_ C'est la caricature de l'homme moderne, dans la ville. Il est tout seul…


_ Ca ressemble vraiment au décor des glaciers… tu sais les glaciers des Alpes. Je pense que le mec est pas… vraiment dans les glaciers. Il est rajouté hein ?
_ Nan je pense que c'est peut être aussi une façon de créer un décalage ou une… un questionnement pour le regardeur.
_ C'est très curieux comme truc hein…
_ C'est surprenant (…), la photo est forcément trafiquée parce que…
_ Nan mais le personnage…il ne peut pas être aussi petit par rapport au reste, à l'ensemble de la photo. Moi pour moi c'est un personnage qui a été rajouté dessus. Parce que moi je les trafique mes photos, je rajoute des personnages sur mes photos. C'est super facile à faire ! Et j'lui ai demandé hein.. et il nous a dit que non.
_ Le rapport entre ce plan là et ce plan là m'interpelle moi. Parce que je me dis que c'est pas possible qu'on aie autant de détails de ce plan qui n'est quand même pas loin du personnage (…), j'me dis que c'est pas possible. Et dans toutes les photos c'est pareil.
_ C'est un grand mytho, elles sont retouchées à balle ses photos. Il dit qu'il fait juste les petites retouches classiques, mais ce qu'il entend par petites retouches classiques, c'est refaire…
_ Nan mais, en gros, ce qu'il voulait c'est qu'il agrandissait pas son corps ou qu'il le rétrécissait pas...
_ Ouais ouais ouais, nan mais il a dit… elles sont vraiment prises telles quelles j'ai juste fait quelques retouches de bases.
_ Il peut retoucher le contraste…
_ Ouais mais pas à deux cents pour cent !

_ Si y'avait pas le personnage… je trouve qu'il y a des grandes… masses neutres.
_ Moi j'adhère dans le sens où c'est toute une expo. Si j'voyais un seul tableau ça me laisserait indifférente mais de voir la série, là je trouve que c'est riche parce que c'est des situations complètement différentes et il a réussi à fabriquer une série avec un sujet.
_ Ca dénote quand même chez lui… si j'voulais l'analyser sur un plan purement psychologique ou autre, une certaine solitude chez cet individu, chez le photographe. Il est un petit peu paumé dans notre monde actuel, dans notre environnement actuel. Moi c'est ce que je ressens.
_ Moi j'adore les ciels, lui, il les élimine, alors… nulle part. Curieux hein… Il s'intéresse à la matière ou… disons là, le… je cherche le mot… le… minéral quoi. Le minéral et le végétal, y'a une opposition entre les deux là.
_ L'amour de la nature on le ressent.
_ Il faut le personnage. Sans le personnage, ça n'a guère d'intérêt… pour moi hein.
_ Le personnage noyé dans l'immensité. Voila. Une immensité un peu triste… oui c'est triste. Y'a une grande tristesse. Toute l'expo est triste. Parce que là, c'est pratiquement du monochrome hein.

_ Le cake est pas mal.



Jeudi 10 mars 2011, Vernissage de l'exposition Ruben Brulat. Galerie Confluence, Nantes.


Clément Vinette.






Chiharu Shiota

Chiharu Shiota "Home of memory"
du 12 février au 15 mai 2011 à la maison rouge.

douce suffocation, première impression,
présence fantomatique,
une araignée a tissé sa toile,
le temps passe,
un parcours onirique inquiétant.

L' installation "After the dream", nous propose un véritable voyage,
le sentiment de se frayer un passage entre ces grands fils tendus,
retenant des robes blanches démesurées,
nous place en explorateurs indiscrets de souvenirs intimes ;
mais face à cette emphase nous sommes des acteurs vulnérables,
prêts à être emmaillotés comme les vêtements que nous contournons.
Le temps est présence, nous sommes entre déplacement et cristallisation,
les chimères que nous admirons sont celles de l'artiste et les nôtres,
tensions, nœuds, accroches, enveloppes, sont à prendre au sens propre comme au figuré.
Une expérience qui ne laisse pas indemne.

Sidonie Langagne.





lundi 21 mars 2011

Pierre Mabille

Pierre Mabille, Antidictionnaire, etc
Musée de la Roche-sur-Yon
Exposition du 5 février au 19 mars 2011,
organisée dans le cadre de la résidence de Pierre Mabille
à l’Ecole d’art de La Roche-sur-Yon.




Entrée
Accueil

Gauche salle des peintures

Droite salle des dessins

Gauche éclats de couleurs
Gauche fragmentation de formes
Gauche superposition de formes
Gauche forme travaillée, exploitée
Gauche rapport de couleur
Gauche traumatisme pour notre pupille, agression visuelle
Gauche saturation par la couleur
Gauche Nymphéa de Monet
Gauche couleurs psychédéliques
Gauche Op art ?
Gauche liberté de composition et de rapports colorés avec une forme
Gauche : prétexte pour utiliser la couleur
Gauche, deux vidéos.

Droite, exploration d’une forme
Droite mots sur forme
Droite histoire de/avec cette forme. « Les récits »
Droite forme passée sous soleil
Droite utilisation de procédés techniques actuels
Droite composition de formes trouvées
Droites formes sources d’analogies
Droite apport documentaire par l’entourage de l’artiste
Droite travail récent
Droite sans titres
Droite assujettissement à cette forme
Droite hypnotisé par cette forme

Sortie

Forme toujours inscrite en nous, vision en dehors de l’exposition, elle nous suit.
Elle est dans les arbres, entre nos mains…
Em-barque-és
nous sommes ?




Armelle Plaquet

 

dimanche 13 mars 2011

Echoes

Echoes
Centre Culturel Suisse de Paris
Commissaires d'exposition : Jean-Paul Felley et Olivier Kaeser
Du 28/01/11 au 10/04/11

Echoes, Je découvre par hasard qu'une légende du rock raconte que la chanson
Echoes des Pink Floyd sortie en 1971 se synchronise parfaitement avec le
dernier segment intitulé "Jupiter and Beyond the Infinite" du film de
Stanley Kubrick 2001, l'odyssée de l'espace (1968).
Vérification faite c'est très surprenant comme de la magie. Jugez par vous-même
ici même: http://www.youtube.com/watch?v=f88NZ1sxWX0 et laissez-vous
transporter dès la cinquième minute, c'est fantasiaque.
Cette chanson en écho au cinéma, art visuel, donne la tonalité et le titre
de cette exposition d'art visuel en écho à la musique. C'est un beau titre bien
tranchant.

L'exposition rassemble des œuvres non-sonores d'artistes contemporains qui
se réfèrent au monde de la musique. Et loin de se restreindre à une
analogie picturale entre forme musicale et forme plastique, les différentes
approches engagées ici nous invitent à penser – autrement ? - l'univers de la
musique soit comme un grand réservoir de formes.
Plusieurs approches se conjuguent à travers le parcours.
Certains artistes se sont intéressés à la gestuelle des musiciens comme
Jean-Luc Verna qui se met en scène à travers des Polaroïds dans des
postures qui renvoient à la fois à l'histoire de l'art et aux poses des
rockstars dans les concerts ou Anne-Julie Raccourcier qui montre une vidéo
de Air guitaristes reprenant le look et la gestuelle de leur guitare-heroes préférés.
Certains revisitent l'instrument de musique, comme par exemple
Constantin Luser qui transforme des cuivres en sculptures musicalement
absurdes ou, Vincent Carron qui crée des guitares cubiques cubistes.
Autant de son à imaginer (car on ne peut pas toucher, non non).
Pour d'autres le matériel de sonorisation devient une image (Philippe Gronon),
une sculpture silencieusement et insupportablement bruyante (Dominique Blais)
ou unemicro-architecture (Saâdane Afif). Enfin, beaucoup se sont intéressé aux
signes d'identification, aux sigles, aux logos, à la typographie et aux supports
musicaux comme Jeremy Deller, Christian Marclay (qui au passage
est une figure essentielle des plasticiens-musiciens), Matt Stokes ou Philippe
Decrauzat.

Et vous trouverez encore bien d'autres ensembles de formes musicales
corpusculaires.

Artistes exposés:
Abetz & Drescher, Saâdane Afif, John Armleder, Francis Baudevin, Thomas
Bayrle, Dominique Blais, Alighiero Boetti, Valentin Carron, Philippe
Decrauzat, Jeremy Deller, Dewar & Gicquel, Andreas Dobler, Isa Genzken,
Philippe Gronon, Vincent Kohler, Rainier Lericolais, Constantin Luser,
Jorge Macchi, Arnaud Maguet, Christian Marclay, Dawn Mellor, Dave Muller,
Christian Pahud, Sandrine Pelletier, Frédéric Post, Anne-Julie Raccoursier,
Hugues Reip, Robin Rhode, Dario Robleto, Allen Ruppersberg, Michael
Sailstorfer, Hannes Schmid, Jim Shaw, Matt Stokes, Su-Mei Tse, Pierre Vadi,
Jean-Luc Verna.

On regrette toutefois l'absence de Véronique Sanson dans cette exposition.


Lucas Seguy


Cover Girl

COVER GIRL
Galerie des Galeries, 75009 Paris
du 27 janvier au 19 mars 2011

Fraîche   légère                                                     insouciante filmée
   Aisée  lumineuse                         -                          photographiée  fermée             Alex Katz
 Passée          alimentée                        -                          orientée     coincée
                              e                       -                        e
Perdue        emmêlée                      -                      joyeuse   occupée
 Charmeuse        belle                    --                   enchanteresse   frissonnante    Juan Francisco
  Capturée      entourée                  ---                 photographiée                                    Casas
                                   e                  --                e
 Fatiguée cassée abîmée                 -                dénaturée   classée   fermée              Josephine
                  Superficielle                  -               momentanée    dévalorisée               Meckseper
                                      e                                 e
  Fausse             façonnée                                 standardisée imagée dépassée       Martha Rosler
                           Vendue                  -                aliénante     ridicule
                                     é                  -                é                               
Classée              coincée                 ---               insensée    consommée               General Idea
                   standardisée                 ---                maquillée     détournée
                                     é                ----               é
Déguisée enrôlée    triée                 ---                coincée       fantasmée              Michel Journiac
    Conformée    asservie                 ---               dévotionnelle    
                                      é                ---               é
                             Imagée               ---              vocabularisée   normalisée           Claude Closky
     Systématisée              é              ---              secondarisée                  triée
                                         é             ---              é
   Imagée              ridiculisée             --             dénaturée   inappropriée           Hsia –Fei Chang
         Falsifiée étalée abîmée          -               é    emballée   
                                            é           -            é
      triée     charmeuse          é                       féline influente  forte                         Hans-Peter
                           systématisée                       manipulatrice                                     Feldmann
                                            é                         é
                                animale                            énigmatique  forte entreprenante   Marlo Pascual
                       harmonieuse               -               détachée
                                         é              ---              é
                                           é         -- ----          émotive  poétique                          Rebecca            
Harmonieuse       naturelle  simple  imagée  féminine                                          Bournigault



Julien Rodriguez


André Kertész - Emile Zola

André Kertész « L’intime plaisir de lire »
Emile Zola  « Photographe »

Exposition au Château de Tours
28.11.2010 - 29.05.2011



Conversation, lecture et écoute durant la visite d’exposition :

Première salle:
- table de livres sur André Kertész et Emile Zola.
- vidéo: « Portrait filmé de Michel Frizot et Annie-Laure Wanaverbecp. » 2010,
11 mn 37 s. Et « Entretien avec François Emile-Zola » (petit fils d’Emile Zola) Emission MIDI2 (extrait) 1979, 5 mn 46 s.
- deux photos portraits d’Emile Zola et André Kertész.

AD : J’pense que tu peux filmer.
AD : Tiens, regarde. (Zola, « Le docteur Pascal ») Ah, y’a aussi Roland Barthes.
MP : J’savais pas moi, qu’il faisait des photos. Tu savais toi?
AD : non.
AD : Mais c’est quoi l’époque? Ah oui c’est 1894. Naissance à Budapest. Premier appareil photo en 1912. Offert par sa mère. Il expose à New-York en 64, au MoMA. Et les débuts des travaux polaroïd c’est 1979.
MP : Il a l’air pas mal ce bouquin là.
MP : J’aime bien l’endroit. 

Deuxième salle:
- photos d’André Kertész.
- projection: « Masters of photography » documentaire 1978, 28min. Et

MP : Andor, Andor…c’est pas mal comme prénom.
AD : Tu veux vraiment avoir beaucoup d’enfants toi, pour donner tous les prénoms que tu aimes bien. Ou alors fais des films. Ouais, fais des films tu prendras moins de risque.

(lecture de tête, citation André Kertész): « J’interprète ce que je ressens à un moment donné. Pas ce que je vois, ce que je ressens. »

AD : Est-ce que tu as un deuxième crayon ?
AD : Rrrr, il ne peut pas s’taire lui!

(lecture de tête, citation André Kertész): « Ma photographie est vraiment un journal intime visuel […]. C’est un outil, pour donner une expression à ma vie, pour décrire ma vie, tout comme des poètes ou des écrivains. »

MP : T’aimes bien ou pas?
AD : oui oui. J’aime bien. Et toi?
MP : oui. Mais j’suis concentrée sur plusieurs choses à la fois.

Troisième salle:
- photos d’Emile Zola.
- projection: « Zola » documentaire 1954, 40 min. 

(écoute) : « Faire sans penser. Seulement capturer. »

AD: Il est mort asphyxié, on n’sait pas trop pourquoi.

(lecture de tête, titre d‘une photo): « Emile Zola photographiait ses enfants sans arrêt. Denise en parait lasse. »
(bis): « Bohémiennes près de Médan. Les filles sauvages. »
(lecture de tête, citation d‘Emile Zola) : « On ne peut prétendre avoir vu réellement quelque chose avant de l’avoir photographié. »

AD : et t’es d’accord avec ça toi?
MP : non. 

Marine Prunier