jeudi 9 décembre 2010

Voyage vers l’inconnu

Voyage vers l’inconnu

Poussée par A je me précipitais au Lieu Unique pour acheter un ticket. Je fonçais droit vers l’inconnu, le nom de l’artiste ne m’évoquait rien. La salle de spectacle finissait enfin de se remplir lorsque déjà l’obscurité achevait de tomber.
La femme seule est entrée sur scène, Elle a placé son corps au milieu de la flaque de lumière dessinée sur le sol par une poursuite. Elle est restée là, dans le silence. Silence amplifié sans doute par l’attente d’une foule, les yeux impitoyablement fixé sur sa solitude. 
Soudain, étrange et née du plus profond de son être, sa voix envahit l’espace, dessinant sur les murs des paysages. Des encres coulent d’un plafond invisible, se rependant sur la foule des spectateurs masqués par le noir environnant. Je pense souvent à cette image qui fut pour moi l’occasion d’un voyage unique.

Chuchotements

Gémissements

Souffles


L’imagination est convoquée, par cette voix, qui transporte, fait rêver, émerveille. Habitée par l’écho de différentes cultures, Japonaise, Africaine. Le lieu lui-même semble se mouvoir, doué d’une volonté propre, transfiguré par les mouvements de cette voix.


 Plus tard Elle sera rejointe par d’autres voix, mais là sienne reste unique.

Quant enfin délivrée de ces songes je me réveille, il ne reste que cette impression vague :    

Cette voix est un voyage.

Et son nom c’est Meredith Monk.

Alina Da Rocha

Move on over here, slow it down

Use once and destroy,
Part 1  Stéphanie Cherpin
40mcube art contemporain, Rennes
du 24 septembre au 18 décembre 2010
Entrée libre
Deuxième volet de l’exposition au Spot (Le Havre)
www.40mcube.org

Move on over here, slow it down


Première surprise en entrant, la sculpture envahit totalement l’espace, et, peinte en noir, tranche nettement sur les murs blancs du lieu d’exposition.

Ce qui me frappe en premier lieu, c’est la puissance que cette œuvre renvoie, comme en proie à une explosion ou à une tempête qui serait sur pause.
Les différents éléments qui composent la sculpture sont reliés les uns aux autres. Certains gisant au sol, d’autres en suspension, retenus entre deux piliers de bois rappelant des totems qui sont les seuls à paraître encore respecter les lois de la gravité.
Tout cela donnant l’impression d’une seule pièce en train de se disloquer. 

Des cordes tendues, accrochées aux poutres de la pièce, retiennent l’œuvre qui semble à la fois peser de tout son poids et être en lévitation.

Comme un moment, en aparté, pour permettre au visiteur de considérer le mouvement figé de l’œuvre et de la contempler dans sa déchéance.

Parfaitement soulignée alors par le titre de l’œuvre : Move on over here, slow it down, tiré de la chanson No Queen blues de Sonic Youth, le visiteur est invité à la contourner, à se baisser, à se pencher pour en apercevoir tous les recoins.

Je lis que l’artiste donne le titre de ses œuvres en fonction de la musique écoutée pendant leur création et qu’elle accorde plus d’importance au processus qu’à la finalité de l’œuvre. Je me pose alors la question de savoir si l’artiste approche d’autres médiums tels que la vidéo, retranscrivant une performance par exemple ou un moment de création. En tout cas, pas dans ce volet de l’exposition.

Et tout en observant le contact violent que l’artiste entretient avec ses matériaux, presque les maltraitant, les combattant, pour les dompter et les sortir de leurs formes premières le plus possible, j’imagine ce qu’elle a pu écouter pour déployer cette confrontation. J’oscille entre rythme déchaîné, grave et violent et sonorités presque inaudibles, suspendues, laissant suggérer un silence, une attente. Comme en expectation d’une reprise de mouvement soudaine. 
 
Florentine BUSSON
 
 

Freeze Art Fair

FREEZE ART FAIR
Regent's Park, Londres

14 au 18 octobre 2010
 
Métro: Regent's Park



 Au début de Brick Lane, environ une heure avant d'aller prendre le métro
pour la Freeze...:

- (...) are you by any chance coming from the Brick Lane market?
-yeah

-and where is it?

-its too late, I'm afraid. you should have followed the white rabbit

-...did you find anything?
-No, I lost my personality
-... must be hard.

-I have to say, it's relief! Every thursday morning I wake up with
myself... I just couldn't stand it anymore.
-By the way, have you been to the Freeze Art Fair?

-Yes. 'loved it. Basically, I'm freezing now
Therefore I'm looking for a warm kiss. Where are you guys from?
...France!! Can I get a kiss?

-*
-Thanks... God, did you see that?! now I can die, I've kissed french
girls. at last. THE hardest thing to do when you're british AND gay.
See you georgeous!


Marine Bordy


Vintage Eyewear

ARCKIV vintage eyewear

Stables Market, Shop 87a, Chalk Farm Road

Camden, London
NW1 8AH
 

Métro: Camden Town ou Kentish Town

Murs de briques, collection extravagante de lunettes en tous genres dès
l'entrée, parfois ayant habillé le regard de stars, photos à l'appui.

C'est une ambiance feutrée qui nous enveloppe.


En deuxième partie de boutique, des cols de chemise en vitrine, de

l'équipement militaire classé;

trois catégories de prototypes: NOMADIC, PROTECTIVE, CEREMONIAL.
Les restes du début d'ARCKIV soigneusement exposés
 

On ne rentre pas pour acheter, mais surtout pour admirer l' « œuvre » d'un
fétichiste. Le magasin devient musée, le matériel est déifié.

Proust disait que faire un roman c'était comme assembler des vêtements
pour un tailleur.


 L'inverse peut se révéler juste, aussi
 

Marine Brody  


Double-JE

“La vie courante”
Yveline Loiseur
Galerie du grand T ( Passage Pommeray, Nantes)
14ème quinzaine de la photographie
du 17 septembre au 13 octobre 2010


 La magie de l'enfance et ses mystères.

    Yveline Loiseur exerce depuis 1994 dans divers domaines tel que la publication de livres d'art, la photographie, en passant par la sculpture et la réalisation de papiers peints. C'est  d'ailleurs son travail de photographe qui nous est présenté dans cette exposition “la vie courante” s'inscrivant la Quinzaine de la photo à Nantes sur le thème -Nature Humaine, le “Je”-.
Cette exposition nous (re)plonge l'espace d'un moment dans la magie du monde de l'enfance. Une bulle onirique ne en déconnexion avec la réalité des adultes. Le travail de l'artiste va d'ailleurs  au delà d'une photographie jugée  terre à terre ou d'une critique simpliste des enjeux de notre société, du simple rapport "transfert" à l'enfance. Yveline Loiseur explore librement l'enfance, à travers le jeu des corps, des attitudes ou encore de la présence-absence des adultes.
La profonde relation avec la peinture se fait ressentir dès l'approche des panneaux, mis en valeur par l'éclairage. Une certaine sobriété, mais dont l'éclat appel presque au domaine du sacré. On pourrait encore comparer l'esthétique d'Yveline Loiseur à certaines toiles de maître, par ses couleurs, sa lumière, les poses et le travail des corps. Son œuvre est certainement liée à ses études sur le cas de Gerhard Richter et particulièrement les liens entre la peinture et la photographie. Un travail pictural sur le thème de l'enfance et de la mémoire à consommer sans modération.


Nicolas Blum Ferracci


 

Miraculous Beginnings
 
 - Whitechapel Gallery


Miraculous Beginnings
 
 
Walid RAAD

Whitechapel Gallery


77-82 Whitechapel High Street
London

E1 7QX


Métro: Aldgate East
 



Chercher une réponse à travers une analyse complexe, réaction viscérale
 face à l'art et la culture libanaise qui se meurt, affectée par la
 violence.


Rassemblement d'informations qui se veut faussement objectif pour mieux
 sensibiliser.
Walid Raad se transforme en reporter esthète, écorché vif.


1975-1990 : guerre du Liban. 3 641 voitures explosées.
Des carnets remplis avec à chaque page, le modèle exact d'une de ces 
voitures accompagné de ses caractéristiques: fonctions, kilométrage,
propriétaire,...
 

Des quartiers entiers disséminés, la façade criblée par les balles; pour 
celles qui tiennent encore.


Des photos avec devant chaque trou, une gommette de couleur en fonction du
calibre et de l'origine de la balle. Ce n'est que comme ça que la ville
 libanaise devient arc-en-ciel.

Marine Bordy