jeudi 9 décembre 2010

Move on over here, slow it down

Use once and destroy,
Part 1  Stéphanie Cherpin
40mcube art contemporain, Rennes
du 24 septembre au 18 décembre 2010
Entrée libre
Deuxième volet de l’exposition au Spot (Le Havre)
www.40mcube.org

Move on over here, slow it down


Première surprise en entrant, la sculpture envahit totalement l’espace, et, peinte en noir, tranche nettement sur les murs blancs du lieu d’exposition.

Ce qui me frappe en premier lieu, c’est la puissance que cette œuvre renvoie, comme en proie à une explosion ou à une tempête qui serait sur pause.
Les différents éléments qui composent la sculpture sont reliés les uns aux autres. Certains gisant au sol, d’autres en suspension, retenus entre deux piliers de bois rappelant des totems qui sont les seuls à paraître encore respecter les lois de la gravité.
Tout cela donnant l’impression d’une seule pièce en train de se disloquer. 

Des cordes tendues, accrochées aux poutres de la pièce, retiennent l’œuvre qui semble à la fois peser de tout son poids et être en lévitation.

Comme un moment, en aparté, pour permettre au visiteur de considérer le mouvement figé de l’œuvre et de la contempler dans sa déchéance.

Parfaitement soulignée alors par le titre de l’œuvre : Move on over here, slow it down, tiré de la chanson No Queen blues de Sonic Youth, le visiteur est invité à la contourner, à se baisser, à se pencher pour en apercevoir tous les recoins.

Je lis que l’artiste donne le titre de ses œuvres en fonction de la musique écoutée pendant leur création et qu’elle accorde plus d’importance au processus qu’à la finalité de l’œuvre. Je me pose alors la question de savoir si l’artiste approche d’autres médiums tels que la vidéo, retranscrivant une performance par exemple ou un moment de création. En tout cas, pas dans ce volet de l’exposition.

Et tout en observant le contact violent que l’artiste entretient avec ses matériaux, presque les maltraitant, les combattant, pour les dompter et les sortir de leurs formes premières le plus possible, j’imagine ce qu’elle a pu écouter pour déployer cette confrontation. J’oscille entre rythme déchaîné, grave et violent et sonorités presque inaudibles, suspendues, laissant suggérer un silence, une attente. Comme en expectation d’une reprise de mouvement soudaine. 
 
Florentine BUSSON
 
 

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