mardi 9 avril 2013

Clément LAIGLE


Clément LAIGLE

CONTRE. « Je me suis donné toute la vie pour réfléchir au suicide »
Exposition du 23 février au 23 mars 2013

à TRIPODE
26 rue du Plessis de la Musse
44100 Nantes

Une salle noire sans lumière.

Un long rectangle en bois apparaît. C'est brut, sans pitié.

Des mobiles sur lesquels on s'assoit contrastent avec la violence des néons qui font part de cette sculpture-installation autonome.

            « CONTRE. » est belle et parfaite, on peut tout y voir : minimalisme, catwalk, haras, jardin. Dedans, dehors, on se promène, on erre. On discute, on rit, on réfléchit. On médite, on s'imagine.
C'est un lieu sans vie qui a besoin d'action pour exister.

            L'artiste arrive « il faut pas trop parler de son œuvre » dit-il.
« Pour être artiste il faut insister, même si on a pas d'argent. Par exemple j'ai rien gagné en 2012 de ma production mais en 2011 j'avais réussi à subsister... Et cette pièce, si je la vends 21 000 euros avec les impôts, les charges et tout ça j'en aurais que 4000 pour moi... Par contre à mon âge, on peut plus faire comme vous, boire des bières jusqu'à cinq heures du matin et être tranquille le lendemain. C'est la cuite assurée.... Oui j'ai déjà pensé à prendre des assistants, mais j'avoue, la dernière fois que j'l'ai fait comme il pleuvait, j'étais là avec le parapluie à dire aux mecs 'plus par ci plus par là', au final j'ai attrapé la crève... Puis quand on travaille seul c'est pas comme à votre âge, on se fait deux semaines de muscu, sinon on peut se casser quelque chose ! »
 « La pièce ? Alors oui le bois... ouais j'aime bien, puis je sais pas... Et non j'ai pas du tout eu envie de jouer avec l'interaction... J'ai mes propres idées sur mon taf mais ça sert à rien de vous l'dire. Puis si c'est pas accessible tant pis pour ceux qui ratent ! »
           
            C'est vrai je suis d'accord avec lui, il ne faut mieux pas laisser certains artistes parler de leur œuvre, surtout quand ils refusent d'y être confrontés.
Pour autant je l'aime bien cet endroit. Et j'aurais préféré ne pas avoir eu à rencontrer le créateur, pour ne garder que le souvenir de cet espace irréel rempli de fantasmes à moi, et à tout le monde.

Amarante Villepelet

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire