mardi 24 mars 2015

Concert lors de "La Folle Journée 2015" à Nantes


            A l'occasion de la Folle journée 2015 à la Cité des congrès, eut lieu le 1er février un concert d'Antonio Zambujo, une jeune chanteur portugais dont la musique est imprégnée du chant traditionnel de son pays : le fado. Le concert a duré environ 1 heure, la scène est occupée sobrement en accord avec le nombre de musiciens (5 exécutants) et leurs instruments acoustiques. Le chanteur est assis au centre, muni d'une guitare acoustique classique accompagné d'un autre guitariste à sa droite, muni d'une guitare portugaise traditionnelle, très employée pour les lignes mélodiques et les “solos” (il y a d'ailleurs introduit la première musique). Il y a aussi une importante composante du rythme à la contrebasse (à gauche du chanteur) qui n'a jamais recouru à l'archet afin de frotter les cordes, mais uniquement en les pinçant. Cela lui a donné une certaine liberté manuelle durant le concert, car il a pu jouer également du frottement des cordes allié au battement de la main sur le bois qui constitue matériellement tout l'instrument.

            C'est déjà un choix étonnant d'y ajouter cet élément à l'ensemble car on ne le trouve pas dans un groupe de musiciens traditionnels, bien que le fado soit rythmé par les cordes pincées de plusieurs guitares. C'est un instrument que l'on retrouve beaucoup en jazz notamment. Mais ce qui va encore contribuer à la nouveauté du groupe sont la clarinette et la trompette, en retrait par rapport aux autres musiciens présents sur la scène, qui ont eux aussi leur solo au sein de quelques morceaux. Souvent en duo, ils arrivent cependant à tirer de surprenantes sensations dans la façon qu'ils ont de jouer. Par exemple lors d'un morceau, le clarinettiste (simple et basse), tout en nappant d'un son régulier (que permettent les instruments à vents en fonction du souffle) va le scinder par résonnance en “ventousant” le bec de l'instrument ce qui crée véritablement un effet de ventouse. Le trompettiste qui l'accompagne, intervient aussi par des solos, en étant loin de la vision basique que l'on en a habituellement grâce aux nuances du son souvent dans l'adoucissement et dans des valeurs de notes allongées sur le temps, comme la clarinette dans une sorte de survol figurant tantôt en arrière plan tantôt en prenant de l'ampleur. Outre ces autres éléments qui transforment la tradition, la voix de l'interprète est de manière générale presque dans le chuchotement, ce qui s'écarte encore des chants qui regorgent d'un coffre vocal puissant.

            A côté de la musique, l'artiste était très sympathique et prenait la parole lors de chaque pause; vers la fin d'un morceau par exemple, un bébé s'est mis à pleurer, les musiciens terminant à peine de jouer le chanteur dit légèrement : « je vais quand même continuer à chanter.»


Robin Lopes

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