mardi 28 avril 2015

Tout ce qui se passe sous le soleil


Tout ce qui se passe sous le soleil

Le lieu unique, Nantes

Jusqu’au 17 mai 2015


En ce moment au lieu unique, et ce jusqu’au 17 mai 2015, se déroule l’exposition « Tout ce qui se passe sous le soleil » – elle présente pour la première fois en France une trentaine d’œuvres du Fonds d’art contemporain de la Ville de Genève (FMAC) ainsi que du Fonds André Iten. Elle donne à voir presque autant d’artistes que d’œuvres, tous médiums confondus (peinture, dessin, photo, sculpture, installation, vidéo…). L’originalité de cette exposition découle notamment de la façon dont les œuvres ont été sélectionnées – Ici pas de thématique figée sur telle pratique ou tel mouvement, mais un parcours sensiblement initiatique orchestré de manière tout à fait intuitive par Patricia Buck, responsable des expositions au LU, Carole Rigaut, commissaire d’expo et Julien Amouroux.

Le spectateur est ainsi invité à voyager à travers une série de « paysages », déterminés par de simples mises en relation des œuvres : paysage sonore, domestique, intérieur, en guerre, en ruine, métaphysique. Permettant à chacun de rapiécer une à une ces œuvres multiples dont la confrontation pourrait sembler décousue.



         Trêve de bavardage. Une œuvre a singulièrement retenu mon attention. La « fresque sonore » (ou Trames, 2011) d'Alexandre Joly, une œuvre synesthésique qui chatouille nos oreilles et ravit nos yeux. En effet, nous sommes face à un mur habillé d'une infinité de haut-parleurs piézos reliés à des corde de piano et de très fins fils de cuivre grâce à des aimants. Cette fragile composition forme un motif régulier, rappelant les alvéoles d'une ruche, la composition d'une cellule, du microscopique au macroscopique. Plus on s'en rapproche, plus le son est palpable, ni bruit, ni mélodie, mais un bourdonnement sourd, une présence qui vous suit. Notre corps entier semble résonner face à cette onde vibratoire ininterrompue, comme plongé dans un état contemplatif où affleurent des sensations, des impressions, des souvenirs diffus. À chacun donc de projeter sur cette trame ses propres images et sa propre mélodie, comme l'explique l'artiste dans le cadre du festival suisse Antigel : «Ces petits disques ont la propriété de réfléchir la lumière, créant ainsi des petits scintillements lorsque nous nous déplaçons dans l’espace et suivant dans quel angle notre regard reçoit ces reflets de lumière. C'est pour moi une œuvre poétique, chacun est libre d’interpréter ces constellations à son bon vouloir. »





Léa Raffini

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire