mardi 28 avril 2015

Voiles, cordes, filets, parasols...



Voiles, cordes, filets, parasols...

Exposition de Claude Viallat, du 27 février au 17 mai 2015. 
Commissaire de l'exposition, Blandine Chavanne.

Chapelle de l’Oratoire, Place de l'Oratoire, 44000 NANTES.


C'est le cœur léger que je repars de l'exposition Viallat ayant lieu actuellement à la chapelle de l'Oratoire. J'y ai découvert Claude Viallat, l'un des pionniers du mouvement Supports Surfaces des années 60. Cet illustre personnage nous propose des productions hautes en couleurs investissant l'espace de la chapelle du sol au plafond. La scénographie a été supervisée par l'artiste en personne, ayant un goût prononcé pour l'accrochage de ses pièces, il a agencé le lieu afin d'amener un regard nouveau sur la chapelle. En effet, j'ai été surpris de voir une de ses œuvres accrochée au-dessus de la porte d'entrée, un endroit insolite, souvent négligé, montrant que Viallat est rigoureux sur les détails.

             
        Dans son exposition, des tissus, des voiles, des filets, des parasols sont marqués d'empreintes d'une forme incongrue, que je ne pourrai qualifier. Sa célèbre «forme Viallat», ce motif singulier, distinguable entre mille, contribuant à sa marque de fabrique. Les petites obsessions formelles de Viallat l'amènent inlassablement à expérimenter et performer sa forme en la répétant sur tous types de supports. Conformément à ses intentions, il utilise différents procédés pour altérer sa forme, parfois elle recouvre le support, parfois elle le délimite etc... Les couleurs varient, quelquefois expressives, par moment sombres, jaugeant la complémentarité ou le contraste. Viallat n'en est pas moins un peintre, questionnant le statut du support dans la peinture, une toile affranchie d'un châssis.


            Dans une salle annexe de la chapelle, un documentaire sur Viallat est proposé. A mon sens, celui-ci vaut vraiment le détour permettant une approche plus intime avec l'artiste. On y découvre un petit grand-père forçant le respect, peignant depuis plus de 50 ans restant étroitement lié à ses préoccupations qui lui sont propres.

            Ce qui me séduit dans la démarche de Viallat, c'est son systématisme et son caractère obsessionnel à décliner ses expérimentations plastiques. Il est très prolifique et se réinvente à chacune de ses créations sans pour autant se répéter. Par ailleurs, il utilise des moyens rudimentaires et simples d'assemblage que je trouve très cohérent plastiquement.

            Pour ma part, son travail est à mi-chemin entre la peinture, l'assemblage et l'édition. Une exposition  très plaisante qui m'a comblé.




Maxime Quinette

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