Voiles, cordes, filets, parasols...
Exposition de Claude Viallat, du 27 février au
17 mai 2015.
Commissaire de l'exposition, Blandine Chavanne.
Chapelle de
l’Oratoire, Place de l'Oratoire, 44000 NANTES.
C'est le cœur léger que je repars de
l'exposition Viallat ayant lieu
actuellement à la chapelle de l'Oratoire. J'y ai découvert Claude Viallat, l'un
des pionniers du mouvement Supports
Surfaces des années 60. Cet illustre personnage nous propose des
productions hautes en couleurs investissant l'espace de la chapelle du sol au
plafond. La scénographie a été supervisée par l'artiste en personne, ayant un
goût prononcé pour l'accrochage de ses pièces, il a agencé le lieu afin
d'amener un regard nouveau sur la chapelle. En effet, j'ai été surpris de voir
une de ses œuvres accrochée au-dessus de la porte d'entrée, un endroit
insolite, souvent négligé, montrant que Viallat est rigoureux sur les détails.
Dans son exposition, des tissus, des
voiles, des filets, des parasols sont marqués d'empreintes d'une forme
incongrue, que je ne pourrai qualifier. Sa célèbre «forme Viallat», ce motif
singulier, distinguable entre mille, contribuant à sa marque de fabrique. Les
petites obsessions formelles de Viallat l'amènent inlassablement à expérimenter
et performer sa forme en la répétant sur tous types de supports. Conformément à
ses intentions, il utilise différents procédés pour altérer sa forme, parfois
elle recouvre le support, parfois elle le délimite etc... Les couleurs varient,
quelquefois expressives, par moment sombres, jaugeant la complémentarité ou le
contraste. Viallat n'en est pas moins un peintre, questionnant le statut du
support dans la peinture, une toile affranchie d'un châssis.
Dans une salle annexe de la
chapelle, un documentaire sur Viallat est proposé. A mon sens, celui-ci vaut
vraiment le détour permettant une approche plus intime avec l'artiste. On y
découvre un petit grand-père forçant le respect, peignant depuis plus de 50 ans
restant étroitement lié à ses préoccupations qui lui sont propres.
Ce qui me séduit dans la démarche de
Viallat, c'est son systématisme et son caractère obsessionnel à décliner ses
expérimentations plastiques. Il est très prolifique et se réinvente à chacune
de ses créations sans pour autant se répéter. Par ailleurs, il utilise des
moyens rudimentaires et simples d'assemblage que je trouve très cohérent
plastiquement.
Pour ma part, son travail est à
mi-chemin entre la peinture, l'assemblage et l'édition. Une exposition très plaisante qui m'a comblé.
Maxime
Quinette
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