mercredi 22 février 2017

Paterson - Jim JARMUSH, 2016



PATERSON
du réalisateur Jim Jarmush, film américain, drame comédie, 2016


Dimanche dernier, je suis allée au cinéma en fin de soirée pour voir Paterson. Un film réalisé par Jim Jarmusch, et encensé par la critique dès sa sortie en salle, on ne peut être qu'étonné d'un tel succès.
Le personnage principal du film nommé Paterson, qui habite à Paterson dans le New-Jersey, est un conducteur de bus qui mène une vie tranquille avec sa compagne Laura. Paterson est aussi et surtout un poète.

Tous deux mènent une vie bien réglée, et ce n'est pas difficile à saisir compte tenu de la manière dont le cinéaste a choisi de le montrer. Lorsque les critiques parlent « d'élégance » et de « charme discret », j'utiliserais plutôt le terme de « lourdeur » pour définir les choix du réalisateur.
On suit les personnages durant une semaine, et sachez que quand Jarmusch décide de faire un film sur le quotidien et la répétition, il n'y va pas de main morte et va utiliser les mêmes plans durant presque deux heures de film. Dans la répétition de l'annonce des jours de la semaine et des scènes, l'on trouve une métaphore de la vie des protagonistes mais choisir de réjouir le spectateur sur les petites variantes du film était un pari risqué qui malheureusement ne fonctionne pas. Autant vous dire que l'on ressent l'envie de sortir de la salle à partir du « mercredi », puisque l'on se demande sincèrement ce que le film peut nous réserver d'autre.
On a vu des réalisateurs exceller dans l'exercice de la lenteur, comme Abdellatif Kechiche. Pour Jim Jarmusch, on repassera.
En plus d'être un film lourd et lent, et en dépit d'une lumière absolument magnifique et d'une distribution excellente, c'est un film qui visuellement ne propose rien à quoi le spectateur peut se raccrocher. D'autre part, la musique est presque inexistante, un autre choix du réalisateur qui paraît déplacé compte tenu du film qu'il faisait.
Point positif du film : les moments de poésie (où l'on sent avec délectation l'héritage d'Allen Ginsberg), narrée par le personnage principal. C'est une véritable bouffée d'oxygène pour le spectateur comme pour le protagoniste.

Dommage donc, un véritable acte manqué sur une belle proposition et un thème noble : la vie quotidienne et la création. Un film sur des personnages qui ont des ambitions simples et ne sont pas vaniteux, à l'inverse d'un réalisateur qui s'est lancé dans de mauvaises directions.

Faustine Marseille, L1

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire