dimanche 17 février 2013

La Rose Blanche (Die Weisse Rose)



La Rose Blanche (Die Weisse Rose)
Janvier-Février 2013
Opéra Nantes-Angers

Livret de Udo Zimmermann
Mise en scène de Stephan Grögler
avec
Elizabeth Bailey (Sophie Scholl)
Armando Noguera (Hans Scholl)


La Rose Blanche, c'est une histoire vraie, c'est aussi un livre (Inge Scholl) et un opéra de chambre (Udo Zimmermann).
Mais c'est aussi un groupe de résistants allemands, des étudiants et enfin l'amour de la liberté entre un frère et une sœur (Hans et Sophie Scholl).
Toutes ces qualifications aboutissent à une poésie simple qui remet en question notre perception.
L'opéra de Nantes nous propose une version contemporaine de "La Rose Blanche" avec le livret d’Udo Zimmermann et la mise en scène de Stephan Grögler.
Dès l'ouverture le ton est donné, nous ne sommes pas dans une narration descriptive de la seconde guerre mondiale mais dans la dernière scène d'un film d'horreur quelques heures avant l'exécution des deux derniers témoins Hans et Sophie Scholl. La musique en témoigne, tantôt lyrique, tantôt dissonante et percutante qui s'apparente un peu à l'œuvre de Chaya Czernowin (cf l’opéra «Zaide Adama»).
La mise en scène ne nous donne aucune indication sur l'espace temps.
Il nous est donné à voir un plateau sous forme de terrain vague le tout coupé par un mur.
Tout au long de la pièce, les deux chanteurs Elizabeth Bailey et Armando Noguera resteront sur scène, ce qui fait preuve d'une performance vocale et physique impressionnante. Cette présence nous montre un enfermement métaphorique puisque le décor se limite à un seul mur et non à quatre murs comme les réelles situations de détention.
On assiste aux dernières heures de Hans et Sophie, où leur foi, leur peur et leurs convictions transparaissent au moyen de la poésie

"Des abîmes s’ouvrent sous mes pas,
une nuit noire enveloppe
mon coeur en quête de cette vie,
et pourtant je me lance dans cet abîme."
Hans Scholl

La qualité la plus remarquable de cette adaptation est l'absence de trucages, de superficialité. Pas de costumes typés 1940-45, les scènes violentes sont suggérées par la lumière et non par des figurants. La musique de Zimmermann accompagne les chants des deux jeunes condamnés et nous rend presque acteurs par ses dissonances inattendues.
On comprend alors que Hans et Sophie sont des héros de la résistance mais surtout des héros atemporels qui montrent que penser c'est résister.
"Nous ne nous taisons pas, nous sommes votre mauvaise conscience; la Rose Blanche ne vous laisse aucun repos !"
(extrait programme) la rose blanche).


Céleste Richard Zimmermann








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