mardi 26 mars 2013

Manuel Álvarez Bravo


Manuel Álvarez Bravo. Un photographe aux aguets (1902-2002)
Jusqu’au 20 janvier 2013
Jeu de Paume, Paris


La rétrospective de l'artiste photographe mexicain Manuel Àlvarez Bravo (1902-2002), exposée au Jeu de Paume à Paris, a été installée dans un espace qui se déroule comme un serpent étendu presque en spirale en évoquant une spirale temporelle qui nous accompagne dans l'histoire de son travail.
En pénétrant dans ce parcours je suis restée immobile face à la façon de l'artiste de partir d'un détail insignifiant de la vie quotidienne ou d'un cliché de la tradition de sa culture pour en réaliser une image irréelle, une forme presque divinisée et indépendante en elle-même, loin de toutes connotations. Matelas, rideaux, arbres, marches, papiers, orgues, rochers... deviennent à travers ses photos des formes abstraites entre le minimalisme et le surréalisme. J'ai retrouvé dans ses images, synthétiques et absurdes, ce que moi j’essaie vainement d'exprimer avec la poésie. J'ai aperçu ses photos-poèmes comme une recherche en cours et au même temps comme une réalisation aboutie de l'objectif d'expression préétablie.
Dans plusieurs photos avec des contextes complètement différents on retrouve la même attention pour la forme circulaire, dans un autre ensemble de photos il s'attarde plutôt à travailler des formes bien plus géométriques et ses ombres nettes. Ce sont ces formes, plutôt que les sujets, qui nous permettent de créer des liens entre ses images et de passer de l'une à l'autre avec la même fluidité que dans un film. Par contre pour ce qui concerne les sujets on remarque qu'il y a une grande majorité d'objets non vivants, immobiles et de détails plutôt que de personnages et pourtant le mouvement est partout !
Même dans les scènes où il y a des personnages, il ne se passe rien, il n'y a pas d'action. Ils sont allongés ou plongés dans leurs pensées ou en attente et pourtant le jeu des formes crée un mouvement dans chaque image.
Dans ses photographies on a l'impression que le temps n'existe pas, c'est plutôt l'instant qui règne comme une répétition infinie.
Une phrase de Bravo m'a absorbée:
« La statistique est la quintessence de la dynamique »









Federica Ruggieri


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