Musée
national des arts asiatiques Guimet
6, place d’Iéna, Paris
6, place d’Iéna, Paris
Du 18 septembre 2015
au 25 Janvier 2016
C’est au dernier étage du musée que cet
artiste est intervenu en réunissant peinture, sculpture et vidéo dans un espace
qu’il a conçu lui-même. Travaillant souvent avec l’encre de chine et le charbon
l’artiste y présente la série « Issus du feu », amas de rondins de
bois carbonisés tenus par des cordages dialoguant avec de grands panneaux blanc
à surface laiteuse sur lesquels sont tracés des jets noirs. On y trouve aussi
la vidéo appelée « Brûler la Maison de la Lune » représentant la
combustion d’un tas de bois dans un village coréen à la fin de l’hiver et
symbolisant le début de la nouvelle année. Ce qui m’a tout de suite frappé en
entrant c’est la confrontation des masses entre cet espace blanc et rond (sorte
de sanctuaire) et ces monolithes noirs, argentés, faits de charbon qui conjuguent
notre perception de la matière et de la lumière. Ce qui m’a aussi ouvert
l’esprit c’est que face à l’idée de la linéarité du temps (mode de pensée très
occidental), Bae apporte une dimension plus universelle au temps, une dimension
cyclique. Les monolithes carbonisés recouverts de cordages, comme si on avait
capturé leur combustion, évoquent l’échec de leur finalité : leur
disparition. De même, sur les grandes
toiles, Bae trace des gestes en encre de chine qu’il capture en étalant une
résine par-dessus puis répète ce processus plusieurs fois. Ici le temps est une
boucle dont le progrès et l’évolution font partie. Ici le temps n’est qu’une
répétition cyclique : on retrace de nouveaux gestes sans oublier les
anciens, on refait avec les souvenirs, avec les restes, on renaît de ses
cendres.
Petite
mais belle exposition à voir !
Théo Audoire
Commissariat général : Sophie Makariou, présidente du MNAAG
Commissariat : Éric Lefebvre, directeur du musée Cernuschi
Commissariat : Éric Lefebvre, directeur du musée Cernuschi
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