mardi 10 novembre 2015

No museum, no life?


Art-museum encyclopedia to come
From the collections of the National museums of Art

Exposition
Commissaires : Masuda Tomohiro , Shinfuji Atsuri
Le musée national d’art moderne de Tokyo
16  juin au 13 septembre 2015

L’institution administrative indépendante  « musée national d’art » est constituée de cinq musées au Japon. L’exposition les réunit  à l’occasion du 15ème anniversaire de l’institution. Le concept original de l’exposition était de se donner l'occasion d'examiner de nouveau les activités quotidiennes de l’équipe, d’afficher les aspects normalement invisibles du musée, et offrir aux visiteurs une vision d’ensemble des infrastructures. Basée sur 36  mots clés,  dans l’ordre alphabétique, inspirés par la structure et les fonctions du Musée, l’exposition présente approximativement 170 œuvres provenant des collections de l’institution ; s’étendant d’avant Jésus-Christ jusqu’à aujourd’hui, et de l’orient à l’occident. En addition aux travaux, l’exposition présente un ensemble de documents liés aux activités du musée. L’expérience proposée est une déambulation au sein d’une encyclopédie du Musée. Les commissaires espèrent que les visiteurs seront menés à la conclusion que les musées sont nécessaires à la vie, No museum no life.
Le musée est présenté comme un medium complexe équipé de fonctions diverses et subdivisées (archivage, collecte, conservation, éducation, recherche…). L’œuvre d’art est aussi considérée comme médium (il communique les intentions de l’artiste, l'émotion, le temps, la présence du médium…). Le système du musée et les œuvres sont présentés sur un même plan pour que différents sens  et liens soient mis en relief. Les œuvres présentées n’auraient jamais été réunies dans un seul espace si elles avaient été exposées par thème de représentation, de format, de contexte social ou historique. L’exposition ne se veut pas être un objet à consommer, ce serait une condition inhérente au concept de musée comme forum et lieu d’échange auquel l’institution aspire.
C’est une proposition au final très didactique, mais bien construite qui propose de réfléchir et de se positionner face à la problématique du musée. On prend plaisir à voir et reconnaître perdu dans ce condensé anthologique d’œuvres « importantes ».  Il est certain que le musée oriente et réoriente notre jugement sur l’œuvre et notre compréhension de l’art mais il est intéressant de comprendre comment.  Il délimite un champ d’appréciation esthétique, modélisé et modelé par les opérateurs, dans lequel ils mettent en scène les œuvres, les regards et les jugements. Le musée est lieu de construction de la valeur artistique de notre société, nous sommes constamment pris  au sein d’un jeu de relations multiples qui toutes relèvent de la médiation culturelle. Conserver et collectionner ont leur contrepartie dans l’émergence d’une valeur, qui sans se confondre avec le prix, en conditionne néanmoins la spécificité. Le caractère arbitraire de l’attribution de la valeur artistique par les institutions semble devenir un motif autoritaire mettant en jeux croyance et valeurs partagées.


Armelle 

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