mercredi 5 décembre 2018

BOUCHRA OUIZGUEN / CARTE BLANCHE JERADA


15-18 novembre, 2018. Centre Pompidou, Paris


La lumière s'allume progressivement à droite de la scène
Une musique résonne avec un tambour intensif
Un danseur entre dans la lumière puis tourne sur lui-même

Ouvrant les bras
La lumière s’étale et s’intensifie au fur et à mesure de ses mouvements
Il tourne, il tourne, il tourne sans arrêt

——

Vingt minutes passent, un autre danseur est enrôlé dans la danse
Ensuite c’est elle, ensuite c'est lui

Ils tournent sans arrêt, parfois ils s’assemblent, parfois ils se dispersent, parfois ils se heurtent
Lui, elle, lui, lui, et elle vont sur la scène qui deviennent des places d’orchestres
Pas de points communs pour les rotations, les costumes, ou les gestes
Chacun est unique

Une des personnes crie

Lever les bras, tomber par terre, sourire
Les danseurs exécutent les ordres mais sans arrêter de tourner

——

Les danseurs quittent la salle un par un
Il n’en reste que deux
Ils se battent en tournant et leurs vêtements flottent

D’autres envahissent successivement l’espace, chacun porte un vêtement dans les mains,
Avec lequel on couvre l’un des deux danseurs
Ils sortent

Le danseur ainsi recouvert,
Telle une danseuse de ballet
Reste seul en scène, et continue à tourner

——

Un autre porte des baskets puis court sur la scène
Elle, se met à courir aussi, et fait le tour de la scène avec lui
Une, deux, et trois
La scène devient un terrain de sport où tout le monde court
Pour suivre la musique de plus en plus rapide, ils courent de plus en plus vite
Quelques-uns se dépensent entièrement, d’autres courent en dansant de joie

——

Cette ronde endiablée se sépare en deux
Les coureurs et les spectateurs
Ils les encouragent, les acclament
Parfois, un coureur sort de scène, et un spectateur le remplace
L'atmosphère s'achève au sommet

——

Lentement, ils sortent
Il ne reste qu'elle
Au milieu de la scène, elle tourne, utilise sa tête pour enclencher son corps
Tourner, tourner

La lumière s'assombrit doucement jusqu'au noir complet
On peut entendre ses pas mais elle a disparu


Un spectacle de danse écrit par Bouchra Ouizguen, une danseuse, chorégraphe marocaine. Ce spectacle nous a invités à un retour en enfance ; la course, le tournis sont représentés par les danseurs dans le spectacle, “La spirale m’évoque un infini, un éternel recommencement tout autant qu’un < hors de soi > ” indiqué par Bouchra.


Wen-Che LIN


Jerada Arash A.Nejad / Carte Blanche

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