mercredi 28 novembre 2018

Les contes cruels de Paula Rego


Musée de l’Orangerie, Paris
Exposition du 17 octobre 12018 au 14 janvier 2019

J’arrive à l’orangerie, j’enlève mon sac à dos, je prends un billet, j’entre dans l’exposition.
Il y a une drôle de lumière ici, je m’approche du premier cartel et l’on m’informe de qui sont ces drôles de toiles et ces sculptures féériques mystérieuses.
« Paula Rego est une artiste ayant étudié à l’école de Londres, attachée à sa culture portugaise. »
Je m’approche des premiers tableaux, il y a des jeunes filles jouant avec un chien, elles sont dans un mouvement immobile. J’ai du mal à me concentrer sur les tableaux parce que l’on m’observe, derrière moi il y a une rangée de sculptures étranges. Des monstres que Paula crée afin de réaliser ses tableaux vivants (par la suite retranscrits sous la forme de très grands pastels). Une sculpture attire mon attention, il s’agit d’un gros bonhomme mélancolique en tissu.
Je passe dans la seconde salle sombre et ornée de gravures illustrant des contes. Je m’approche pour voir la finesse du travail et j’entre dans l’histoire. On me dit que Paula « grâce à l’obtention d’une bourse de la fondation Calouste-Gulbenkian, se plonge dans l’étude des contes et leurs illustrations ».
Je continue mon chemin et elles sont là ces grandes peintures à l’acrylique. « Les bonnes » 1987. Les couleurs sont froides, la scène angoissante, les personnages nerveux, des bonnes menacent de tuer leur maîtresse. « La famille » 1988. Un homme pantin manipulé par deux femmes. Paula et ses filles aidant son mari malade (sclérose en plaque paralysante). Elle peint sa famille courageuse face à une vie dure. Dans un coin de la salle il y a un dessin de Louise Bourgeois, il est bien là.
Il y a des peintures et de grands pastels sur tous les murs, Paula ne raconte plus mais crée un nouveau conte. Il y a des femmes-chiens, elles sont puissantes, indépendantes. Des danseuses, qui s’inspirent de la danse des autruches de fantasia, fortes, massives, le visage dur, certaines nous regardent. Une interprétation d’une photo de la guerre d’Irak. Des femmes en « fête », le visage dur, elles se représentent jouant de l’accordéon au bord d’une plage qu’elle a bien connue, elle semble souffrir. Sa fille en fée bleu parlant à Pinocchio, et son mari sculptant celui-ci. Des illustrations de Peter Pan (l’enfant qui ne voulait pas grandir, son conte favori). Et puis, à la fin je retrouve ce gros bonhomme en tissu que j’avais rencontré en début d’exposition. Je l’imagine jouer seul dans son atelier avec cette poupée de chiffon, la placer dans différents endroits, la placer dans différentes positions. Elle prend des pastels « plus tactiles pour rendre la palpitation des chairs » ici c’est un triptyque, cet homme qui sue est un personnage d’une histoire de Martin Mc DONAGH « Pillowman » (l’homme oreiller) étouffant les enfants pour qu’ils n’aient pas une vie de souffrance. Pillowman représente ainsi son père un homme doux et dépressif. Ils sont ensemble dans ces tableaux de pêches sombres, mélancoliques, l’exposition se termine là.
Garret Lila
Paula Rego

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