mardi 17 décembre 2013

Scènes ouvertes de slam à Nantes



Ils se réunissent. Presque cachés. Tous les premiers dimanches soirs au Live Bar et les seconds au Chat noir. Ils sont discrets et on les a surement déjà croisés mais on ne leur a jamais parlé.
Pourtant eux les mots ils savent les manier. Certains sont novices et hésitants alors que d'autres sont des pionniers bien assurés.
Lorsque la chance te vient et que tu connais les lieux de rendez-vous, tu t'y aventures. Au début tu te fais discret. A première vue ils ressemblent à une secte, une communauté bien fermée, tapis au fond d'un vieux bar un peu miteux.
Du coup tu fais profil bas. Tu te tais et écoutes.
Il y en a un qui monte sur scène. Il déplie son petit papier, ou non. Il ouvre la bouche. ET LÀ, la magie commence. Un flot de paroles t'englobe. Elles t'apaisent et te bercent quand il est tendre et aimant, ou te submergent et te noient s'il est rapide et acéré.
Ces poètes anonymes se livrent. Puis entre deux passages ils descendent une pression à tes côtés. Ils discutent et les langues se délient. Tu parles de la pluie du beau temps mais avec de vrais mots, ceux qui sont beaux. Si par hasard toi aussi tu écris alors tu sais bien qu'au prochain rendez-vous tu seras sur scène à leurs côtés.
Pour écouter, créer, te livrer
ou simplement te désalterer
tu sais où te rendre.
Si seul un dimanche,
une blanche
tu ne veux pas descendre.


Anouck Gosselin

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