mardi 17 décembre 2013

Thomas Ferrand

MON AMOUR
Thomas Ferrand - Projet Libéral (adaptation hallucinée du Dom Juan de Molière)


Des confettis sur le sol. Un homme. Un bouquet de fleurs. A l’écart, une femme accroupie. Elle semble attendre quelque chose.  « Moi, me railler de vous? Dieu m'en garde ! Je vous aime trop pour cela, et c'est du fond du cœur que je vous parle ». Une chorégraphie se met en place entre les deux corps. L'homme se met à jouer avec elle comme avec une poupée de chiffon. Il la fait basculer, valser, tomber. Il caresse ses seins puis son sexe. «Je vous aime Charlotte je vous aime» Le jeu semble sans fin. «Je vous aime Charlotte je vous aime». Rapidement il n’est plus nécessaire de la guider. Elle exécute mécaniquement les mouvements qui lui ont été dictés auparavant. Une pomme est offerte à une jeune fille du public. La femme se jette par terre. «Je vous aime Charlotte je vous aime» Leurs gestes deviennent absurdes presque pathologiques. Pourquoi se change-t-elle frénétiquement à chaque fin du monologue ?
La comédie se répète. Une nouvelle fois. Inlassablement.  L’homme s'écrase des pommes sur le torse comme preuve factice de sa bonne foi. La transpiration perle sur leurs fronts. Il s'approche, me fixe, mais finit par embrasser ma voisine. Je n’aurais pas voulu être à sa place. embarrassée ? intimidée ? troublée ? dégoûtée ? ........... flattée ? Je sens une pointe de jalousie monter en moi. Pourquoi ne m’a t-il pas choisie ?





C.Guettier


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