mercredi 2 novembre 2016

Exposition au Blockhaus DY10, à la Zoo Galerie et au FRAC des Pays de la Loire

La Chronique Politique

+ Mykola Ridnyi - Perspective pour hier - 17.09/16.10
Blockhaus DY10, 5bis boulevard Léon Bureau, Nantes
+ Mediengruppe Bitnik Ft Adam Harvey - Welcome to Ecuator - 25.06/29.10
Zoo Galerie, 49 chaussée de la Madeleine, Nantes
+ Amar Kanwar - The Torn First Pages - 25.06/16.10
Frac des Pays-de-la-Loire, Carquefou

Perspective pour hier, d’un point de vue esthétique l’exposition fonctionne très bien. La série de photos présentées, Blind Spot, nous met subtilement dans le thème sans avoir lu le descriptif, puis au fur et à mesure de l’expo, nous comprenons réellement le sens des photos par rapport aux vidéos explicitement politiques. 
J’ai trouvé intéressant ces images bombées en noir au centre qui provoque un sentiment de frustration face à l’image qui se trouve derrière et dont nous ne pouvons qu’entrevoir que des détails. Ces taches m’évoquaient une tumeur, une gangrène qui grossit au fil des mois/années dans le cerveau. Puis en découvrant que l’exposition - les vidéos - était tournée principalement vers la politique, cela a renforcé ce sentiment en le mettant en corrélation avec ces "décideurs" qui peuvent être une gangrène pour leur pays.
Les vidéos présentées m’ont moins marqué du fait que j’ai trouvé que c’était un travail de reporter, il nous montre des images « déjà vues » aux infos/internet. Malgré la relation texte et image des vidéos, intéressante, j’ai trouvé que ce n’était pas exploité jusqu’au bout. Je suis resté sur ma faim.

Mais la dimension politique dans les expositions a toujours eu du mal à me captiver. Exemple : l’exposition The Torn First Pages d’Amar Kanwar au FRAC Pays-de-la Loire, mise à part la scénographie ambitieuse, le contexte culturel du pays m’était vraiment extérieur et je n’avais aucun moyen de m’immiscer dans cet univers. Faute d’information complémentaire et de descriptif, les images étaient là pour nous orienter mais même si on pouvait se douter que l’exposition était engagée politiquement, on ne pouvait vraiment pas savoir de quoi il était question réellement.

Welcome to Ecuador est une des rares expositions engagées qui ont réussi à captiver mon attention. D’une part parce qu’elle n’est pas totalement liée à la politique. Mediengruppe Bitnik se sert de l’affaire politisée de Julian Assange pour pouvoir produire et s’amuser. La démarche des artistes commence avant tout par un jeu d’enfant, tout simplement d'accéder à un endroit inaccessible comme l’intérieur d’une fourmilière. Par-delà le mapping du colis, ils parviennent à créer une forme graphique qui m’a fait penser à la méthode de travail de la « contre-productivité" de Julien Précieux, qui dans les mêmes années, a utilisé ce système pour pouvoir produire « Atelier de dessin » un diagramme de Voronoï. C’est cet objet (le colis) qui va mener à l’aboutissement de la plupart des productions de Mediengruppe Bitnik. Julian Assange’s Room et Parcel sont l’extension de leur projet, plus engagé puisqu’il permet de nous positionner/ prendre parti politiquement. En analysant sa chambre on se rend compte des conditions de vie d’Assange, soulignées par le dessin d’un de ses enfants. Cette pièce nous donne envie de nous intéresser à ce qu’il lit, ce qu’il aime, ce qu’il possède, qui il est. Toute cette curiosité nous fait devenir des protestataires en sa faveur (groupie d’Assange).

Thomas Gameiro

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