samedi 16 mai 2015

En route vers le sud !


Expositions entre Sète et Montpellier.
CRAC Sète Exposition « Magenta », « Le bleu du ciel » et « Chair » du 6 février au 31 mai 2015

Pavillon Populaire Montpellier « La vie en Kodak » du 25 mars au 17 mai 2015

Musée Fabre Montpellier exposition permanente.

La panacée « Boutographie #15 » du 4 au 26 avril 2015


C’est au bord du canal de Sète, à l’entrée de la Méditerranée que se trouve le Centre Régional d’Art Contemporain du Languedoc Roussillon. On pénètre alors dans une architecture industrielle singulière, ancien centre de réfrigération du port de pêche, qui accueille un white cube de deux étages. Pour cette exposition, les artistes sont uniquement féminines et se regroupent au sein d’un même thème, celui du corps. Des photographies grimpent sur le mur, on aperçoit des peintures couleur chair puis notre œil est attiré par la vibration de couleurs que propose Nina Childress. Peu habituée à apprécier la peinture dans l’art contemporain, je me retrouve plongée dans un univers qui me parle. La culture des années 60/70 est vue sous un filtre 3D psychédélique. Une fluorescence des corps qui deviennent animés, présents et pourtant d’un autre temps. La figure est nue, théâtralisée mais libérée. La source photographique est un chemin chronologique pour le visiteur. Le titre « magenta » s’illustre comme un point final lorsqu’on pénètre dans un grand rideau de bandes colorées roses où une pièce vidéo nous montre des personnages féminins aux grandes plumes enrobées de la voix du ténor Alain Vanzo, un clin d’œil aux sources de l’artiste.





Arrivée à Montpellier je dépasse la place de la comédie et me retrouve sur l’esplanade où se font presque face le Musée Fabre et Le pavillon populaire. Faisant un crochet par ce dernier, et ne m’étant pas renseignée sur la nature de l’exposition, une grande affiche 50’s d’un couple dans un champ de tulipes me surprend tout d’abord jusqu’à la lecture du titre « La vie en Kodak, Colorama publicitaires de 1950 à 1970 ».  Je pénètre alors dans un monde parfait, lissé, coloré, souriant tout en panoramique. C’est sous une forme de série tv où tous les personnages se renouvellent que pendant 30 ans le hall de la gare de NYC accueille un panorama acidulé d’une famille parfaite, blanche et souriante. Les mises en scènes deviennent comiques et rafraîchissantes. Entre évolution technique et évolution des mœurs, l’exposition questionne également la place de la photographie publicitaire dans l’art.



Plus loin, le sol est incrusté de bandes noires et blanches. On reconnaît Buren qui nous guide vers l’entrée du Musée Fabre. Pas d ‘exposition temporaire pour le moment, mais je ne peux que m’empêcher de jeter un coup d’œil au dernier étage, où de nombreuses œuvres de Soulages recouvrent les murs. D’abord une salle commune où l’on nous rappelle que Pierre Soulages a aussi intégré de la couleur à sa peinture, puis la dernière salle. Conçu spécialement pour accueillir les peintures de Soulages, la lumière est contrôlée par des fenêtres opaques, tels des paravents japonais qui filtrent un jour adouci. Les tableaux sont suspendus au mur, se chevauchent du regard et le noir Soulages devient vibrant, brillant, blanc. La peinture devient une expérience sensorielle, tactile et émotionnelle.



En remontant les rues au dessus de Fabre, je retrouve un espace couteau suisse ; La Panacée. Ce centre de culture contemporaine est un cousin éloigné du Lieu Unique. A là fois centre d’art, il accueille un restaurant bar, des ateliers enfants, des logements sur deux ans pour étudiants en art, des résidences d’artistes.  Des photographies défilent en projecteur dans une salle où les gens râlent de ces nouveaux artistes contemporains « qui nous prennent pour des cons ». Puis l’exposition de photographies, des thèmes captivants mais des accrochages douteux, superposant chaque bout de photos empêchant une lecture correcte de l’image. Puis une série que j’avais aperçue sur des sites d’info culture populaire, celle de Laurence Rasti qui, avec beaucoup de pudeur, de beauté et de couleur dénonce ce que le régime iranien nie c’est-à-dire la présence d’homosexuels dans le pays. Réfugiée en Turquie sous peine d’exécution, l’artiste leur redonne la voix que leur pays leur a dérobée, tout en questionnant les options fragiles d’identité et de genre.  

                                                                                                                                                                                        

Opale Mirman

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire