vendredi 23 novembre 2012

Bertrand Lavier, depuis 1969


Bertrand Lavier, depuis 1969
Centre Georges Pompidou
Jusqu’au 7 janvier 2013

De lui, j'avais vu quelques pièces en visitant des expos ou en feuilletant des catalogues, pas assez pour avoir une idée précise de son travail mais suffisamment pour le considérer comme un artiste légèrement provocateur, disons taquin, produisant des images efficaces.
C'est, donc, curieux que je me rends à l'exposition. J'y découvre de multiples pièces qui, heureusement, sont suffisamment espacées pour ne pas se parasiter. Les pièces sont belles, c'est une promenade agréable pour les yeux. Il n'en est pas de même pour l'esprit, chacune des pièces semble demander "que suis-je ?". Ici la première impression est toujours mauvaise et les genres se croisent tant qu'on ne sait plus à quoi on a affaire. J'en ai même le sentiment d'être sans cesse contredit.
Là-bas, par exemple, je crois voir un simple piano, je m'approche et non c'est en fait un piano repeint à l'acrylique. "Drôle de sculpture", je me dis, et non "peinture sur piano" indique le cartel, "un piano peint sur un piano ? Qu'est-ce que c'est alors ? Un piano ? Sa représentation ? Les deux ? Ni l'un ni l'autre ?". Et ce jeu avec les quelques repères qui ont survécu à l'art moderne est permanent. Il nous égare, nous pousse systématiquement à nous questionner sur le statut voire l'identité de l'objet et cela en passant par des idées reçues dont il souligne les contradictions.
Bien que les matériaux et les médiums utilisés soient multiples, les procédés eux sont assez réduits. On est, bien sûr, loin de l'artiste artisan, le geste, à part pour les objets peints dont fait partie le piano, est inexistant. L'artiste choisit, greffe et transpose. Ces procédés pourraient eux-mêmes, d'ailleurs, être considérés comme une transposition des procédés de l'horticulteur (son métier d'origine).
La scénographie, qui regroupe les œuvres par thèmes, permet une lecture très claire du travail de Lavier cependant elle renforce un aspect répétitif de son travail. On en vient presque à se demander s'il n'applique pas la même recette à différents thèmes.
Charles Cailleteau

Peinture Acrylique sur piano, Gabriel Gaveau, Bertrand Lavier 1981

Brandt / Haffner, Bertrand Lavier, 1984

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire