lundi 6 mars 2017

Nobody / Hikikomori, le refuge - deux spectacles numériques vus à Nantes

DEUX SPECTACLES NUMERIQUES
NOBODY de Cyril Teste au Grand T
HIKIKOMORI, LE REFUGE de Joris Mathieu au Théâtre Le Quai



Tout commence dans une salle de réunion
Je dirais qu’ils étaient entre huit et dix
Dans une pièce aussi blanche que froide
Une table et des chaises comme seuls mobiliers

Elles sont brunes
Ils sont bruns
Cheveux longs mais attachés pour elles
Cheveux courts mais bien coiffés pour eux

Ils discutent argent et entreprise
Parlent de licenciement

Puis ils sortent, tous, dossiers en bras
Se dirigeant un à un vers leurs bureaux
Vaste pièce aussi terne que la précédente
On appelle ça un “open space”

C’est un cabinet de conseil en restructuration d’entreprise

Le personnage principal est Jean Personne
Il est enfermé dans son travail qui lui prend tout son temps, le prive de toute émotion et le coupe de la seule personne proche qu’il semble avoir, sa femme.
Il va alors vite avoir conscience de cette emprise qui ne fait que l’enfermer sur
Lui-même.


Nous, nous avons le choix de suivre son histoire sur scène ou sur l’écran installé juste au-dessus des comédiens. Mélangeant théâtre et performance filmique, “Nobody” offre une façon de faire et de voir unique. Les acteurs jouent sur le plateau comme une pièce de registre classique, cependant, la présence de deux caméramen et des monteurs en régie créent de plus un film en direct.
Nos yeux n’ont plus qu’à se balader.


Ailleurs, nous suivons “Hikikomori, le refuge” grâce à la voix d’un des trois personnages à l’aide d’un casque donné à l’entrée de la salle de spectacle. La pièce mélange le jeu des acteurs avec des vidéos projetées. La scénographie est très spéciale ; un écran incurvé occupe presque tout le plateau, les acteurs peuvent y pénétrer créant ainsi une illusion “holographique”.
Ce que l’on voit paraît irréel, et c’est ce qui fait que ce spectacle est unique.


 
L’histoire est celle de Nils, jeune garçon aux relations et communications compliquées. Il s’enferme dans sa chambre, il n’en sortira plus.
Son père et sa mère sont inquiets et vont tout faire pour le sortir de cette situation, en vain.


Les deux spectacles, confessions de deux jeunes hommes seuls et perdus, font entrer des techniques numériques qu’il est de plus en plus fréquent de voir au théâtre.
Peut être est-ce une suite logique pour le théâtre contemporain.






Eva Habasque


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