lundi 6 mars 2017

NOCTURAMA - film de Bertrand Bonello

NOCTURAMA- Bertrand Bonello

Il y a un mois, le cinéma Katorza programmait le film 'Nocturama' de Bertrand Bonello dans le cadre des 20 ans du Festival Télérama.
Le film retrace l'histoire d'un groupe de huit Parisiens qui décident de commettre des attentats. La sortie du film avait été différée au cinéma à cause des attentats de Paris, et de ce fait avait été très peu distribué après ces événements. Dans la même préoccupation du public français, Bertrand Bonello avait changé le titre de son film - originellement « Paris est une fête » - en « Nocturama ». Tous ces éléments avaient donc fait de la diffusion du film au Katorza un moment unique et propice à la découverte « d'un des films les plus marquants de 2016 », d'après de nombreuses critiques.
La justesse du film se traduit par le choix de Bertrand Bonello de présenter des personnages de milieux et conditions différentes : des deux lycéens qui souhaitent rentrer à Science Po, au chômeur de la trentaine. Les huit personnages ne se rencontrent ni ne se retrouvent, non pas parce qu'ils ont le même avis sur la politique, mais parce qu'ils ont la même haine, la même incompréhension et le même sentiment d'être perdus dans la société.
Le film ne laisse aucun répit au spectateur, qui est tenu en haleine tout au long de l'intrigue, notamment grâce à la musique qui aide à créer un sentiment de doute et de peur permanente. Bonello arrive également à livrer aux spectateurs des images magnifiques, avec une lumière parfaitement maîtrisée.
Malgré un thème et une intrigue complexes, c'est un film poétique et dramatique sur les relations humaines.
L'humanité de l'histoire réside dans le fait que Bonello arrive à rendre ses personnages pathétiques - que le spectateur finit par voir comme des enfants livrés à eux même, n'ayant d'autres solutions que de se retrancher dans la violence. Il interroge le spectateur sur la nature des actions violentes, sans chercher à les justifier. On ne peut être que toucher par un film qui humanise des héros tragiques, et qui finalement parle davantage de la complexité de l'âme humaine que d'un groupe de terroristes.

Faustine Marseille


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