mardi 4 décembre 2012

« SI J'AVAIS UN MARTEAU… » HAB Galerie, Nantes. Jusqu’au 6 janvier 2013


« SI J'AVAIS UN MARTEAU… » HAB Galerie, Nantes. Jusqu’au 6 janvier 2013



L'exposition est située au hangar à bananes, que, soyons franc je connaissais essentiellement pour ces bars qui longent la Loire, et moins pour la galerie du "hangar 21",soit la HAB galerie.
Alors que je suis sur le point de rentrer pour commencer l'exposition, je me prends à réfléchir sur le thème donné...
"Si j'avais un marteau" m'évoque des ouvriers en train de travailler, le bruit d'un marteau-piqueur que l'on entend depuis la rue, les magasins de bricolage, Claude François... 
Mais voilà que je cesse de dériver sur ce que ce sujet m'évoque. Je suis dans la galerie. Je commence la visite.

Le bruit d'un marteau.

L'espace est "simple", il n'y a pas de couloirs alambiqués, juste une salle en forme de L à l'envers dans laquelle nous évoluons d'œuvre en œuvre, d'artiste en artiste.
C'est dès l'entrée sur la droite, qu'une forme de malaise m'envahit, une œuvre en particulier en est la cause : elle consiste en une palissade (Raymond Hains) posée sur le mur de la galerie sans aucune autre intervention que le fait de l'avoir déplacée dans ce lieu d'exposition. Alors qu'une bataille fait rage en moi pour décider si cette œuvre m'amuse ou si elle m'exaspère, je continue à regarder autour de moi et je réalise la diversité des œuvres proposées.
On entend en fond sonore un martèlement qui rythme toute l'exposition (vidéo Monica Bonvicini) alors que l'on avance et que l'on regarde. Vidéo, maquette, peinture, installation, photo,

L'exposition a le mérite de présenter des œuvres sur un même thème dans bien des langages différents. Sur la gauche, je reconnais la peinture de Philippe Cognée, une œuvre de Gordon Matta-Clark. Les maquettes sont impressionnantes, tant par le réalisme poussé de certaines (Didier Marcel) que par le travail de précision monstrueux nécessaire à la fabrication de telles pièces. Sur ma droite un mur immense coupe l'espace au milieu de l'exposition. Sur ce mur on voit un motif noir sur fond blanc d'un ouvrier; ou plutôt un symbole d'un ouvrier (Philippe Cazal).

Toujours le bruit du marteau.

Je me retourne et je peux voir l'entrée de la galerie avec la palissade sur laquelle mon opinion ne semble pas s'être encore arrêtée. Je vois un échafaudage au milieu (Dominique Ghesquière), puis sur la droite la peinture de Cognée. Je réalise à quel point les œuvres communiquent les unes avec les autres, elles dialoguent dans l'espace, les installations se superposent aux œuvres 2D sur les murs leur donnant une perspective différente selon notre position.
Dans la galerie se trouvent des ruines, des bouts de constructions qui maintenant sont œuvre d'art (Régis Perray). Entre les échafaudages, le bruit rythmé du marteau contre un mur et les gravats disposés vers le bout de la galerie, il en résulte une immersion totale dans le monde du chantier. Quel chantier? Celui de l'art. Destruction, création, travaux, reconstruction...
Je me dis que cette exposition est à l'image du monde de l'art d'aujourd'hui, du monde de l'art en général.
En perpétuelle évolution, les artistes reconstruisent inlassablement, participant à un chantier qui les dépasse: le chantier de l'art.
Guillaume Duhirel





Etienne Bossut, Out, 2005

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