jeudi 13 décembre 2012

Maël Nozahic


Maël Nozahic
Galerie Faouëdic à Lorient du 25 octobre au 2 décembre 2012.

On pourrait croire par certains endroits à l'exposition d'un Henri Rousseau sous acide ayant vu dernièrement les films de Terry Gilliam, mais c'est bien les œuvres de Maël Nozahic qui sont exposées dans la galerie de Lorient.

La galerie se compose de deux salles et d'un étage, entièrement consacrés à l’œuvre de Nozahic, principalement de la peinture à l'huile, mais aussi des aquarelles et des collages.
La première pièce donne le ton. On y voit décliné sur plusieurs toiles un manège macabre au milieu d'une forêt où accrochés à des rails des chevaux sont poursuivis par des loups ou des hyènes.
Très sombres et glauques ces peintures préfigurent le reste de l'exposition, le symbole du loup, de la hyène et du manège réapparaissant dans beaucoup de peintures de l'artiste.
On retrouve déjà non loin plusieurs portraits d’hyènes rigolardes, la gueule grande ouverte où apparaît à l'intérieur un monstre noir à l'apparence d'un dragon chinois.
La seconde pièce est plus hétéroclite et nous montre un peu plus la puissance de l'imagination de l'artiste. Encore une fois le thème du manège et du cirque revient sous des aspects malsains, voire morbides, comme cette petite fille à tête de mort qui se tient entre un chimpanzé mort de rire et une femme embrassant un paon. On y trouve aussi des peintures encore plus farfelues, avec cette tête où le cerveau a été remplacé par un manège, ou ce monstre fou, sans tête, au corps de reptile jaune tacheté de bleu tenant du bout d'un bras humain une plante où pousse une tête grisâtre.
Il serait trop long de parler de chaque tableau tellement les peintures fourmillent de détails intrigants qui présentent différents aspects de l'univers de l'artiste.
A l'étage de la galerie encore des peintures où réapparaissent manèges, cirques et autres animaux apparemment chers à l'artiste, chevaux, hyènes, chimères et lions.
Familiarisés avec l'univers étrange de Nozahic et à cette patte graphique bien particulière, nous serions certainement déjà capables de reconnaître entre mille les œuvres d'un artiste que nous ne connaissions pas avant d'entrer dans la galerie.

L'exposition m'a relativement plu et j'ai pris plaisir à me promener parmi ces peintures. La taille de la galerie correspond bien à l’œuvre de l'artiste car plus aurait été redondant, l'artiste nous montrant à chaque fois les mêmes symboles et souvent les mêmes lieux.
N'ayant d'ailleurs jamais entendu parler de Maël Nozahic, je me suis mis à l'imaginer à partir de son travail.
M’apparaît alors en tête un homme torturé, un peu fou, insomniaque et alcoolique, restant cloîtré dans sa cave pour peindre ses visions cauchemardesques qu'il voit à travers son esprit malade...
Mais en vérité sous le prénom masculin trompeur "Maël" se trouve une jolie jeune femme d'à peine trente ans (vingt-sept pour être exact) et récemment diplômée des beaux-arts de Quimper.
Un peu comme Odilon Redon à son époque, l'artiste n'a pas la tête de l'emploi, et derrière cette œuvre assez dérangée se trouve quelqu'un de tout à fait normal.

Loïck Camus




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