vendredi 14 janvier 2011

Cy Twombly

Cy TwomblyCAMINO REAL
Gagosian Gallery
4 Rue de Ponthieu (Champs Elysées), Paris


J’entre dans la vaste pièce, blanche et silencieuse, échappant à la frénésie du quartier, des avenues et de la foule. Le silence est profond, presque sacré. Pourtant un bruit attire le regard.
De hautes et larges toiles encerclent les visiteurs, bruyantes de par leur contraste avec l’atmosphère immaculée du lieu, polyptiques, presque jumeaux, unis contre la froideur des murs.
Des couleurs fortes, chaudes, jaillissent par gestes successifs répétés, inlassablement. Les fonds de verts surnaturels trompent l’œil, crient leur force aux spectateurs. Les couleurs se détachent en couches successives. La gestuelle sur l’aplat parfait. Elles avancent vers nous, se décomposant comme pour mieux être vues, un simulacre d’éclaté industriel. L’abstraction plate semble exploser.
On s’approche, on cherche à comprendre cet effet d’optique, on recule. On contemple.
Camino Real. On s’interroge. Sommes-nous en présence de comédiens? Assistons-nous à une représentation? Étonnamment, la question demeure sans réponse, et les tableaux évoquent autant l’œuvre de Tennessee Williams qu’ils gardent leur secret. On cherche des signes des personnages de la pièce de théâtre
Casanova, Esmeralda, Don Quichotte? Pas de réponse.
On ne peut qu’assister aux jeux de couleurs, la légèreté du travail, pourtant si acharné, et se perdre un temps dans le ballet des touches de couleurs successives.

Théo FERRÉ

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